La scène se déroule dans la journée de ce jeudi 29 octobre 2020 à Yaoundé. Alors qu’elles veulent se joindre à l’émoi nationale et même internationale pour faire le deuil, les femmes du MRC vont être stoppées par la police.
Comme toutes les femmes du pays, les femmes du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun se sont données rendez-vous ce jeudi matin devant le siège du parti au quartier Odza à Yaoundé pour elles aussi porter le deuil de ce drame survenu à Kumba dans la matinée du samedi 24 octobre dernier à la Mother Franscisca International Bilingual Academy de Kumba. Comme avant elles, d’autres femmes l’ont fait à Kumba, à Buea, à Bamenda, à Douala, et dans plusieurs autres villes du pays, les femmes du MRC se sont vêtues de noir et de rouge. Le noir symbole du deuil et le rouge pour souligner la douleur du sang de ces innocents versés. Sous la conduite de la vice-présidente du Parti, Tiriane Balbine Noah, elles n’avaient en main que des images prises sur les réseaux sociaux illustrant ce drame, et des arbres de la paix, comme pour demander que la paix revienne dans ces contrées du Cameroun.
Mais quelle ne fût pas leur surprise lorsque à peine elles se sont retrouvées que des escouades de policiers ont déjà envahi l’entrée du siège du parti. Les policiers, sans qu’on ne comprenne trop pourquoi interdisent tout rassemblement sur la voie publique. C’est alors que les femmes essayent de replier vers l’intérieur du siège, « nada » répondent les forces de maintien de l’ordre. Ils décident que « chaque femme va tout simplement rentrer chez elle ». Toutefois, les femmes du parti de Maurice Kamto vont s’efforcer à rester unies et à brandir à chaque fois l’arbre de la paix.
Pourquoi interdire à certaines femmes de faire le deuil ?
C’est une curiosité que cet acte policier de ce jeudi sur les femmes du MRC. Surtout quand on sait que deux jours auparavant, des femmes se sont retrouvées sur le boulevard du 20 Mai pour faire des manifestations du même type. Parmi celles-ci se trouvait madame le ministre de la femme et de la famille. Elles aussi étaient en noir et rouge pour symboliser le deuil et le sang versé. Chose curieuse, cette cérémonie a été encadrée par la police. Au cœur même des zones de conflits, notamment à Bamenda et à Buea, le BIR a encadré les marches « spontanées » des femmes de ces villes qui demandaient que la guerre cesse. La veille, mercredi, des femmes ont pris d’assaut le rond-point Deido à Douala pour la même cause et ne furent pas inquiétées.
Pourquoi ne pas le permettre aussi aux femmes du MRC.
Stéphane NZESSEU