La déclaration de manifestation publique a été déposé, par voie d’huissier, dans les services du sous-préfet de Douala 3e le 03 août dernier.
Les motivations de cette marche pacifique du MRC dans la ville de Douala est précisée dans la déclaration de manifestation publique. On y apprend que le MRC compte marcher pour trois objectifs. D’abord, « la libération de tous les prisonniers politiques de la crise anglophone, post-élection présidentielle du 18 octobre 2018, des revendications des prisonniers de la prison de Kondengui et des journalistes pour leurs opinions ». Mais aussi, « l’ouverture d’un nouveau dialogue inclusif pour mettre fin à la guerre dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, dont le bilan humain et économique est catastrophique », et enfin, « la réforme consensuelle du Système électoral permettant aux citoyens de choisir librement leurs dirigeants ».
Les membres du MRC souhaitent marcher entre 11 heures et 17 heures. Soit 06 heures de temps dans les rues de Douala. Ils comptent partir de Ndokoti – Dakar pour terminer à Tradex Borne 10 – Dakar. Comme ils l’ont fait savoir aux services du sous-préfet, c’est une marche pacifique. Ils ont dit qu’ils sont responsables et qu’ils ne vont faire aucun dommage ou perturbation à l’ordre public. Mais reste à savoir si les agents de la sous-préfecture de Douala 3e vont mobiliser les forces de maintien de l’ordre pour encadrer cette marche. Vraisemblablement, il ne serait pas exclu qu’on assiste attitudes comme à l’accoutumé. Notamment, l’interdiction de la marche 24 heures avant la tenue de celle-ci.
De nouvelles arrestations en perspective ?
Certains commentateurs sur une radio privée de la place sur Douala faisait ironisaient en se demandant si « Maurice Kamto et ses alliés avaient le mal de la prison, et qu’ils voulaient peut-être à tout prix se faire ramener dans les cellules de nos prisons ». C’est une manière de voir qui caractérise encore nombre de camerounais qui estiment que marcher pour revendiquer de l’administration la meilleure gestion de certains dossiers constitue une provocation. C’est un droit légitime prévu par la constitution et encadré par des lois qui doivent être respectées par le gouvernement et ses agents. Dans un environnement où la qualification de trouble à l’ordre public reste floue, il est évident que les populations continuent de vivre dans la peur de revendiquer ce à quoi ils ont pourtant droit, la liberté d’exprimer leurs opinions ou leurs mécontentements par des marches pacifiques.
Stéphane NZESSEU