Le Président du NMP (Nouveau Mouvement Populaire) est décidé à rompre le cou à la fraude électorale au cours des élections de ce dimanche 09 février 2020. Le candidat à la Mairie de Douala 2e accuse la candidate RDPC de tentative de corruption des électeurs.
Tout part de ces alertes lancés par des membres de l’opposition qui sont soudoyés par les chefs de bloc et chefs de quartiers. Ces derniers obligeraient les populations à voter le RDPC en utilisant des méthodes anti démocratiques. Des pratiques que Banda Kani veut casser. Tout au moins pour ce qui concerne la compétition qui l’opposera le 09 février prochain à Madame Denise Fampou. Les plaintes de Banda kani sont les mêmes que celles énoncées par les têtes de liste du SDF. Des constats et plaintes publiés dans un communiqué signé par Jean Robert Wafo.
Mais les complaintes de Banda Kani sont bien plus précises. Il cite le chef de bloc D de New Bell Bandjoun. Le nommé Minlo. L’homme politique a eu recours aux services d’un huissier de justice qui a fait le constat de la corruption. Selon la description de l’huissier, le nommé Minlo est assis devant son domicile, il reçoit la carte d’électeur d’un citoyen et relève les informations y portées sur un autre document. Une opération qui se fait contre une somme d’argent. Le constat fait, l’huissier a établi un procès-verbal de constat qui pourra éventuellement servir si de besoin. « Nous avons pris la main dans le sac ce responsable du RDPC en train de payer des citoyens contre leur vote ». C’est ce qu’à affirmer ce mercredi devant la presse le leader du NMP. Une situation de flagrance qui pourrait donner droit à des poursuites judiciaires au cas où la corruption est établie.
La portée d’une brigade anti-fraude
Elle est quasi nulle. Car le système électoral en cours au Cameroun ne donne pas droit à un contrôle externe de la sincérité de l’élection. En effet, le document qui atteste de ce que des voix ont été attribuées à un candidat, c’est le procès-verbal d’élection. Celui-ci est dressé juste après le décompte des voix dans le bureau de vote. Chaque scrutateur dans le bureau doit porter sa signature sur chaque page du document. Et une copie est remise à chaque partie. C’est alors que ce procès-verbal va se balader de commission en commission jusqu’à l’instance chargée de proclamer les résultats.
Or la loi dit clairement qu’en cas de litige, c’est le procès-verbal que détient Elecam qui fait foi. Par conséquent, les documents remis aux candidats n’ont plus de consistance juridique. Etant entendu qu’il n’est pas possible d’assurer une vérification collégiale de l’évolution des procès-verbaux, bonjour la manipulation des chiffres. On peut donc faire gagner qui on veut et faire perdre qui on veut. Impossible de contester puisque c’est le document que présente l’administration au travers d’Elecam qui fait foi. Dans un pareil environnement, à quoi peut bien servir une brigade anti-fraude. Ce serait juste du cosmétique.
Stéphane NZESSEU