Le maire sortant de la commune de Douala 2e a rencontré ce jeudi des pasteurs et responsables d’églises exerçant dans sa circonscription administrative. L’objectif, leur communiquer son projet pour les populations de sa commune.
Ce jeudi matin la salle de fête de la commune de Douala 2e était pleine. De nombreux serviteurs de Dieu et autres prélats. Parmi eux les pasteurs de l’Eglise Evangélique du Cameroun (EEC). Communauté de foi dont madame le Maire est membre. Mais aussi, des prélats catholiques et des Imams musulmans. La rencontre qui se voulait conviviale a consisté en discours et en communications diverses à l’endroit de ces hommes de foi. Mais à aucun moment, madame le maire ou ses collaborateurs n’ont invité les prélats à faire voter leurs fidèles pour elle.
La neutralité politique des hommes de foi
Les communautés de foi sont par essence apolitiques. Car dans leurs missions elles sont dirigées vers tous les citoyens indépendamment de leur position ou de leur orientation politique. De ce fait, ces hommes et femmes ont l’interdiction principielle d’induire les fidèles vers un choix ou un autre. Mais il y a une distinction évidente qu’il faut savoir faire entre le serviteur de Dieu, et le citoyen. Le citoyen à titre individuel a la possibilité d’avoir ses positions propres, ses opinions et donc opérer à titre personnel des choix politiques. D'ailleurs il est normal qu’un prélat exerce son droit de vote. Une Quand bien même on verrait un homme d’église se transformer en acteur politique, il devrait être capable de distinguer le sacerdoce de sa vie personnelle. Et de toute façon, en aucun cas il ne doit avoir de confusion entre les deux missions.
Les communautés de foi sont soumises à l’administration
Les communautés de foi, bien qu’apolitique, sont sous l’administration de personnes choisies par des mécanismes politiques. De ce fait, les hommes d’églises d’un point de vue de la gestion territoriale sont astreints à suivre les décisions des hommes politiques. Et très souvent pour éviter des situations préjudiciables pour la sérénité de la communauté, ces hommes d’églises sont parfois amenés à s’acoquiner avec les politiques administratifs. Une manière de faire, bien camerounaise qui sème la confusion et dilue la neutralité de principe des hommes d’églises. C’est l’une des raisons pour lesquelles nombre de prélats seront parfois très tendre à l’égard du pouvoir RDPC. Seuls des hommes d’églises courageux et responsables savent rester véritablement neutre, même au cœur des tourbillons électoraux.
Stéphane NZESSEU