Dans un communiqué parvenu à la rédaction de ACP ce jour et signé par le sieur Kamto Maurice, la déconfiture de cette formation « politique » a été causée par les « élites et/ou des autorités traditionnelles… ».
Dans ce document, le président du mrc porte clairement des accusations contre cette tranche de la population Camerounaise en affirmant, sans ambages que : « Plusieurs centaines de personnes ont ainsi été arrêtées avant, pendant et après les marches, ou enlevées dans leurs domiciles…
Au rang de ces personnes, figurent le professeur Alain Fogue – trésorier national du mrc ; Olivier Bibou Nissack – conseiller et porte – parole du président national du mrc, des militants du pap, du modecna, du cpp, des membres du mouvement agir et sans doute d’autres encore… ».
Par ailleurs,
Kamto Maurice qui signe ce document se dit « séquestré à son domicile avec toute sa maisonnée depuis la nuit du dimanche 19 au Lundi 20 Septembre jusqu’au moment où ledit communiqué est rendu public, par de nombreux éléments des Forces Mixtes ( Police et Gendarmerie ) lourdement armés, appuyés par le déploiement d’un important arsenal de guerre…
Toutes les entrées de son domicile sont bloquées par des véhicules militaires qui se relaient sous la supervision d’officiers supérieurs et de commissaires de police… ».
Plus loin, dans le ton impérieux qu’il prend plaisir à utiliser depuis qu’il s’est auto proclamé président de la « République » Kamto Maurice
« Demande la libération immédiate et sans conditions de toutes les personnes arrêtées avant, pendant et après les marches pacifiques du 22 Septembre 2020 ; La levée de la séquestration à leur domicile, par les forces répressives du président national du mrc et d’autres responsables de ce parti, ainsi que les leaders des autres partis politiques ; La cessation de l’épuration politique par l’arrêt immédiat de la traque des militants et sympathisants des partis de la coalition plusieurs jours après les marches pacifiques et souvent sur la base de la délation… ».
L’art de l’exagération
Cela ne fait pas l’ombre du moindre doute. Au lendemain de la présidentielle d’Octobre 2018 le leader du mrc s’est inscrit dans une dynamique de dramatisation des faits : Tentative d’assassinat dans le Grand Nord – tentative d’assassinat dans son domicile de Santa Barbara (quartier de Yaoundé) par de jeunes Camerounais qui ont exprimé leur raz le bol de voir l’image de leur pays sous un prisme des plus lugubres par un groupe d’individus avides de pouvoir.
Motus et bouche cousue sur les déclarations faites par ses militants et sympathisants sur les réseaux sociaux, alors que ces derniers multiplient la violence contre les tribus autres que celle à laquelle il appartient lui, Kamto Maurice.
Prétendre qu’une personne, armée d’un pilon et affirmant haut et fort qu’elle va « piler le Président de la République » est une manière très « mrciste » d’y lire le pacifisme.
Susciter la haine contre les ressortissants d’une aire géographique donnée, parce que les adversaires politiques ayant le vent en poupe y sont natifs est une façon très personnelle de définir le terme « Pacifique ».
Dans une démocratie, les choix sont personnels et ne donnent pas lieu à une cabale organisée contre ceux qui ont des avis divergents.
Lorsqu’on décide d’organiser une marche insurrectionnelle contre les Institutions d’un pays, il faut être en mesure d’en assumer les conséquences jusqu’au bout.
Prétendre aujourd’hui que les marcheurs, venus trouver refuge dans les domiciles privés ont été dénoncés est de la pure manipulation. Au nom de quoi les Camerounais ayant choisi la voie des urnes doivent – ils se faire complices, même indirects d’un vent politique qu’ils ne partagent pas ?
Qu’est ce qui peut justifier aujourd’hui qu’ils soient victimes d’une vindicte populaire ?
Qu’est ce qui peut expliquer le fait que les autres Camerounais (Ekangs – Nordistes -Sawa – Basa’a…) soient toujours désignés comme des coupables de tous les échecs du mrc, à l’instar de la marche du 22 Septembre dernier ?
Cet échec n’est – il pas le rejet de la politique d’exclusion de Kamto Maurice et de ses lieutenants, qui pensent instaurer la suprématie d’une ethnie sur toutes les autres ?
Rester dans la logique de la provocation permanente et prétendre que les Camerounais vont se taire parce qu’on se croit investi d’un pouvoir quelconque est un leurre. Même le fait de faire appel à des avocats rejetés dans d’autres pays pour diverses raisons ne peut strictement rien changer à la volonté du Peuple Camerounais.
Célestin Djamen fait le bilan de la marche du 22 septembre
Nicole Ricci Minyem