C’est la question que plusieurs observateurs se posent depuis la publication des listes de partis retenus pour les différentes élections. Comme par surprise, les listes du PCRN ont toutes été validées, et le nombre correspondant aux ambitions électorales exprimées jusqu’ici. Question : comment ont-ils fait pour rattraper ce gap alors qu’ils se plaignaient il y a quelques jours de ce qu’ils n’ont pas pu déposer les dossiers.
Le Président Cabral Libii, au lendemain du jour de dépôt des candidatures a fait une sortie médiatique pour tancer les responsables de l’administration qui auront user de stratagèmes pour empêcher aux candidats du PCRN de déposer leurs dossiers. Le patron politique du PCRN avait mis sur la table l’éventualité de ne pas prendre part aux échéances électorales à venir si le conseil électoral d’Elecam n’accédait pas à leur requête. Ils ont demandé à l’organe en charge des élections 15 jours supplémentaires pour pouvoir justement régulariser leurs dossiers. C’est dire combien le déficit était réel et le préjudice important pour la survie politique du parti. Il ne fallait pas que ce soit moins pour risquer de mettre en jeu à coup de menaces déguisées, d’hypothéquer l’avenir de nombreux membres de ce parti en boycottant les élections. A moins que ce ne fût un coup de bluff, ou un mensonge.
Mais que s’est-il passé entre le 25 novembre et le 09 décembre ?
Bien des choses certainement. On peut observer qu’entre le ton du discours tenu par le Président du PCRN le 25 novembre et celui du 02 décembre (au soir de la conférence de presse conjointe ministre de la communication et ministre de l’administration territoriale), le ton de Cabral Libii avait considérablement changé. L’homme qui hier menaçait à la limite le Conseil Electoral, lui donnant un ultimatum s’est transformé et est devenu plus modéré dans son propos. Au cours de son Facebook live de ce 02 décembre, il n’avait plus fait mention des 15 jours d’ultimatum. Et pour conforter la curiosité, on vient se rendre compte à la lecture des listes que le PCRN a tous ses représentants retenus. Mis à part la liste des législatives pour le Wouri où Elecam semble n’avoir pas retrouvé les justificatifs de versement des cautions que les membres du PCRN brandissent pourtant sur les réseaux sociaux.
Une rumeur avait fait état d’une entente entre le PCRN et Elecam qui lui a permis de déposer des dossiers hors délais, nuitamment. Mais n’ayant aucune preuve de ces allégations nous ne saurons les confirmer. Mais le constat est clair, le PCRN ne parle plus de boycott, au contraire, ils sont en range bataille pour les prochaines échéances. Quel revirement de situation ?
Stéphane NZESSEU