Sans surprise, quelques heures après la sortie musclée de Maurice Kamto appelant les membres de son parti à faire partir Paul BIYA par tous les moyens, l’honorable Jean Michel NINTCHEU rajoute de l’huile sur le feu donnant de croire que le MRC et le SDF sont mains dans la main dans cette initiative de révolte populaire.
A la lecture de cette tribune du député SDF, on hume l’appel à la violence à plein le nez. Manifestement, Jean Michel NINTCHEU assume son appel à l’insurrection. Il le justifie d'ailleurs : « Pour ce qui concerne l'appel à l'insurrection populaire au cas où M. BIYA s'entête à organiser les régionales, le régime de Yaoundé gagnerait à faire sienne cette célèbre citation du Président américain John Fitzgerald Kennedy : "À force de rendre impossibles les évolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes". » Le message a le mérite d’être clair.
D’après l’honorable député SDF, c’est le MRC qui rejoint par cette sortie de son président, les positions du Social Democratic Front. Une position exprimée pour lui depuis plus de deux décennies. Le SDF qui s’est vu être trompé par le gouvernement de Yaoundé sur les garanties de retour de la paix dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest semble prête à emprunter le chemin de l’insurrection populaire.
« Le SDF est allé aux élections législatives et municipales parce que le régime de Yaoundé avait donné des assurances que les réfugiés et les déplacés internes allaient revenir dans le NOSO. Pour que le vote se passe avec sérénité et participation massive des électeurs. Cela n'a pas été le cas. Moins de 02% de votants. Il faut que ce soit clair. Plus encore, le régime de Yaoundé est resté autiste et condescendant sur les réformes électorales proposées depuis plus de deux décennies par le SDF. Les conditions posées aujourd'hui par le leader du MRC viennent rejoindre la position du SDF qui ne doit aucunement cautionner la mascarade en préparation. Il faut boycotter ces élections régionales à venir. Le RDPC s'apprête à infliger une humiliation sévère et terrible à ceux qui voudraient participer aux régionales, pour les enterrer définitivement dans l'opinion. »
L’honorable NINTCHEU souligne également la nécessité posée par Maurice Kamto de rediscuter des modes d’accès aux différentes institutions, la magistrature suprême en premier. Avec au cœur des préoccupations, la question de la réécriture du code électoral camerounais. Il souhaite pouvoir discuter de ces questions et tirer des conclusions consensuelles. Des conclusions qui mettraient d’accord la classe politique camerounaise.
« Quand toutes les voies de négociation consensuelle pour la réforme en profondeur des institutions sont bloquées, l'insurrection populaire - qui est une autre forme d'expression légitime s'impose. La Constitution ainsi que tous les instruments juridiques internationaux ratifiés par le Cameroun entérinent ce mode d'expression. »
Appel à l’insurrection : Maurice Kamto reconnaît la légitimité de Paul Biya et tombe le masque sur ses véritables intentions
Stéphane NZESSEU