Jadis considéré comme un acteur politique non violent, le Président du MRC vient de montrer aux yeux du monde qu’il est prêt à tout pour accéder au pouvoir. Même par le moyen de l’insurrection populaire.
Depuis les élections du mois d’octobre 2018, on observe un regain du discours de la haine et de la violence sur les réseaux sociaux. A cette époque également, on a connu une résurgence de violence exercée par certains camerounais de la diaspora sur des compatriotes. Des faits et autres attitudes jadis imputées à Maurice Kamto.
Mais il parvenait toujours à se débiner en reniant ses accointances avec la BAS (Brigade Anti Sardinards) et ces autres mouvements qui portaient atteintes à l’intégrité de nos représentations diplomatiques à l’étranger. Certes, il n’a pas posé les actes lui-même ou encore, il n’a jamais donné l’ordre ouvertement de poser de tels actes.
Seulement, on est au regret de constater aujourd’hui que ces attitudes n’étaient guère éloignées de sa philosophie politique profonde, bien que reconnaissant au fond de lui la légitimité de l'actuel président de la République. « Si jamais le régime en place s’aventure à organiser les régionales, j’appellerai au départ de l’actuel Président de la République Paul Biya », a-t-il déclaré dans son discours tenu le 24 août dernier.
A l’heure où d’autres partis politiques continuent d’éduquer les masses, de conscientiser la population, d’intéresser les camerounais à la chose politique, Maurice Kamto et les siens choisissent de quitter ce segment dans lequel ils exerçaient également pour désormais s’inscrire en marge de la loi. C’est un retournement de veste qui au fond n’en n’est pas un. Il s’agit d’un voile qui masquait jusqu’ici les réelles intentions de l’homme politique qui viennent de tomber. Le voile est déchiré. L’on peut à présent apprécier en grandeur nature le visage belliqueux de celui qui avait l’ambition de devenir le troisième Président de la République du Cameroun en octobre 2018. Le protecteur des camerounais d’hier semble devenir celui qui veut aujourd’hui les jeter à la vindicte de la rue.
Qui paiera les pots cassés ?
Investir la rue n’est jamais sans conséquence. Investir la rue c’est également prêter le flanc à ceux de nos concitoyens aux mœurs reprochables qui verront en cette situation, une occasion de casser, de voler de piller. Or lorsque les forces de l’ordre se mettront en ordre de défense pour barrer la route à ces malfrats dissimulés, bonjour les incidents et autres échauffourées. Et il n’est pas rare qu’au milieu de tout ça des camerounais perdent leurs biens et le pire pour d’autres qui perdent leurs vies. Visiblement Maurice Kamto est disposé à porter sur ses épaules le poids de la responsabilité de tels dégâts au sein de la société camerounaise. Vigilance !
Stéphane NZESSEU