Le Chef de l’Etat l’a répété dans le discours prononcé ce 10 Septembre : « Je voudrais solennellement réitérer en ce jour cette offre. Ceux qui volontairement déposent les armes et se mettent à la disposition des centres de DDR, n’ont rien à craindre. Leurs camarades qui s’y trouvent déjà peuvent en témoigner. En revanche, ceux qui persisteront à commettre des actes criminels et à violer les lois de la République, feront face à nos Forces de Défense et de Sécurité et subiront toute la rigueur de ces mêmes lois… ».
Un message clair, qui ne laisse planer aucun doute par rapport à ceux qui se sont assigné le droit de donner des leçons aux dirigeants d’un pays qui est depuis les années 60, indépendant et apte à mener par lui-même, les affaires internes qui l’interpellent.
Une mise en garde contre ceux qui continuent de jouer le rôle de pyromane, des individus vivant à l’intérieur comme à l’extérieur du Cameroun, réfractaires au retour à la paix, adeptes de l’anarchie et qui, par leurs actes, entendent créer un Etat de pollution sociale, parce que la Constitution prévoit la grâce présidentielle.
Ils se sont lourdement trompés : « Je voudrais d’ailleurs en profiter pour préciser que le respect de la règle de droit et la lutte contre l’impunité constituent les piliers de la consolidation de l’Etat de droit, à laquelle nous aspirons tous. Fouler aux pieds la règle de droit et assurer l’impunité à certains citoyens, aboutiraient à préparer le lit de l’anarchie... ».
Même la tenue d’un dialogue national ne les dispense pas de répondre de leurs actes devant la justice : « Il est donc fondamental, à ce stade, de dissiper les rumeurs selon lesquelles, l’on peut tranquillement piller, violer, incendier, kidnapper, mutiler, assassiner, dans l’espoir qu’un éventuel dialogue permettra d’effacer tous ces crimes et assurera l’impunité à leurs auteurs… ».
Le Président de la République veut éviter l’effet de métastase : « Une telle façon de penser ne peut qu’encourager la perpétuation des violences dans les régions en crise et même en susciter dans les régions où il n’y en a pas, ainsi que nous l’enseigne l’expérience vécue par plusieurs pays dans le monde… ».
Etre installé dans les pays occidentaux ne confère aucune impunité et, le Président Paul Biya a adressé un message à ceux qui financent les groupes armées, les incitant à maintenir la psychose au sein des populations qui n’aspirent qu’à un retour à la paix : « Il en est de même des promoteurs de la haine et de la violence qui, confortablement et impunément installés dans des pays étrangers, continuent à inciter au meurtre et aux destructions. Qu’ils sachent qu’ils devront tôt ou tard rendre des comptes à la Justice… ».
En démocratie, seule l’élection confère une telle légitimité, c’est la raison pour laquelle, le professeur Eric Mathias owona Nguini, en résumant les mises en garde et les promesses du discours présidentielles, croit savoir que : « Le dialogue ne se fera pas avec ceux qui ne veulent pas dialoguer. Le pardon ne sera éventuellement accordé qu’à ceux qui déposeront les armes et accepteront le dialogue, dans le cadre constitutionnel. L’autonomie sera discutée sur la base de la forme existante de l’Etat (Etat unitaire décentralisé). La volonté de rétablir la paix par le dialogue national n’empêchera pas de sévir contre ceux qui continueront la lutte armée sécessionniste… ».
Nicole Ricci Minyem