L’avocat au barreau du Cameroun n’a pas pu se contenir après la sortie de l’ancien bâtonnier de l’ordre, Me Charles Tchoungang, invité de l’émission l’arène sur Canal 2 ce dimanche.
Au cours de son intervention, Me Charles Tchoungang remet en question la qualité de la formation des avocats au Cameroun. Des tares dans la formation qui seraient la raison des griefs qu’on reproche aujourd’hui à ces maîtres de la procédure. Un argument que ne partage pas Me Ntimbane.
Pour lui « les Avocats camerounais sont parmi les plus compétents de l'espace francophone. Je le dis parce que j'ai le grand avantage de voir passer ici à Paris, les Avocats de plusieurs nationalités dont des confrères camerounais. Les Avocats camerounais sont très futés, plaident bien et surtout très assis dans la connaissance juridique pure. Ils font partie de la classe sociale la plus bien formée du Cameroun. »
Pour preuve, plusieurs avocats camerounais ont remporté des prix de concours de plaidoiries en France. A l’instar de Me Michèle Ndocky, Ipanda et bien d’autres. A côté de ces noms, il faut également souligner que plusieurs avocats sont partis du Cameroun pour se faire une place au sein de plusieurs cabinets en France. Me BOMO renchérit et rappelle le talent de plusieurs jeunes avocats bien connus « De quelle compétence parlez-vous quand vous suivez des jeunes Avocats comme Maître Roland Diewou, manier avec aisance la rhétorique et le droit ? Et Dieu seul sait, s'ils sont nombreux ces confrères camerounais formés en cabinet avec autant de talents et de prégnance ! Les Avocats camerounais formés en cabinet, n'ont rien à envier à leurs confrères de France ou d'autres pays, formés dans des écoles d'avocats, même s'il est important d'avoir des écoles d'avocats, pour asseoir certaines connaissances professionnelles et surtout déontologiques. »
Me christian Ntimbane rappelle à Me Charles Tchoungang ce qui fait le véritable avocat. « Ce qui fait l'avocat, ce n'est pas l'école d'Avocat, mais la pratique, la confrontation aux dossiers. L'école d'Avocat n'a pas pour vocation comme vous semblez le présenter d'être une faculté de droit bis, qui apprendrait le droit aux Avocats, mais plutôt un centre de préparation théorique à l'exercice professionnel.
Et à ce niveau, le jeune Avocat camerounais a un plus. Dès sa prestation de serment comme Avocat stagiaire, il est lancé dans l'arène. Il porte la robe et commence à plaider tout seul les dossiers devant les juridictions. Ce qui n'est pas possible pour les élèves Avocats dans un pays comme la France; qui ne portent même pas de robe durant leur formation.
À la fin de son stage, le jeune Avocat camerounais a déjà 02 bonnes années d'exercice professionnel au compteur. Il est déjà suffisamment aguerri pour défendre et porter seul son cabinet. Ce que n'aura pas connu le jeune Avocat d'un Barreau français, qui durant un stage en cabinet de 06 mois, n'aura véritablement pas pris la main. La formation des Avocats en cabinet auprès d'un maître de stage, obéit à la tradition séculaire de la transmission du savoir par le maître à l'apprenti. Car après tout, l'Avocature est un art. L'Avocat va ressembler à son maître, son parrain, qui lui enseignera les rudiments du métier. »
D’après Me Ntimbane, on devrait aller chercher les causes des dérapages qu’on rencontre dans le corps, non dans la formation, mais dans la précarité ambiante au Cameroun de manière générale et dans la profession en particulier.
Stéphane NZESSEU