Le Président du MRC, par ailleurs avocat au barreau du Cameroun est solidaire de la situation qu’ont vécu ses collègues le 10 novembre 2020 au Tribunal de Première Instance de Douala Bonanjo.
C’est six jours plus tard que le président du MRC réagit à la brimade infligée aux avocats par les policiers et gendarmes de la République. Lui qui est souvent si prompt à réagir aux différents sujets qui rythment l’actualité socio-politique du Cameroun et du monde a pris du retard cette fois. Retard, ou recul, Maurice Kamto exprime sa compassion et sa consternation.
« C’est avec beaucoup de tristesse que j’ai appris les évènements survenus le 10 novembre dans la salle d’audience du Tribunal de grande instance de Douala-Bonanjo. Il est fort troublant que des avocats en robes aient été victimes de violences du fait d’éléments armés du Groupement Mobile d’intervention. J’adresse mes vœux de rétablissement aux avocats dont l’intégrité physique a été entamée. »
Il n’y a rien de plus grave pour salir l’image de l’Etat u Cameroun à l’international. Le gouvernement toujours prêt à tordre certains acteurs des médias et de la scène politique en leur rappelant en tout temps qu’ils sont ceux qui présentent le Cameroun sous un mauvais jour à l’international, par ces agissements doit pouvoir se regarder dans une glace et reconnaître qu’au final, c’est lui qui ternit le plus l’image de notre pays aux yeux de la communauté internationale.
Les princes du palais ne sont pas des citoyens ordinaires. C’est dire que si le citoyen en temps normal peut bénéficier d’une certaine présomption de bon comportement, ce sera plus encore pour le gardien de la légalité des actes et de la moralité de la société que sont les avocats. De ce point de vue, rien ne peut justifier le comportement barbare des forces de l’ordre sur des avocats en robe et qui plus est, dans l’entre sacré d’une salle d’audience dans un palais de justice.
Pour Maurice KAMTO, « entre défenseurs de loi au service de la justice, rien ne saurait justifier le recours à la force, a fortiori dans le temple de la justice. Il s’agit d’évènements regrettables dont les conséquences sont déjà, en l’état, gravement dommageables pour l’image de notre pays. Ils marquent malheureusement une étape de plus dans la banalisation de la violence au Cameroun et annoncent, s’y on n’y prend garde, une fracture fondamentale dans le socle des valeurs dans ce pays. Il est par conséquent important que toute la lumière soit faite sur ces évènements, que toutes les responsabilités soient établies, gage d’un retour à la sérénité entre les acteurs de la chaine judiciaire. »
Stéphane NZESSEU