Le « Sepsis Sévère » serait la cause du décès du journaliste Samuel WAZIZI selon le communiqué rendu public par le capitaine de frégate Cyrille Atonfack. Pour qu’on parle de « Sepsis sévère » ou de « Sepsis grave », il faut que le patient soit dans un état septique où le sepsis est associé à au moins une des conditions suivantes : (1) le patient a une hypotension artérielle, (2) le patient a une lactamie supérieure à 4 mmol/l, (3) soit il a un dysfonctionnement d’un des organes respiratoires, rénale, de coagulation, des plaquettes de sang et autres.
C’est quoi un sepsis ?
Tout d’abord, le mot sepsis vient de la langue grecque et veut dire « putréfaction ». Le terme dans la médecine désigne toute « réponse inflammatoire généralisée associée à une infection grave ». C'est une réponse dérégulée de l'hôte à l'infection, un syndrome d'infection et d'inflammation systémique et grave de l'organisme, causé par des agents infectieux pathogènes. Elle s'accompagne d'une tempête de cytokine. Il était anciennement désigné par le terme de septicémie, signifiant aussi et littéralement « infection du sang » ; utilisé pour la première fois par le médecin français Pierre Adolphe Piorry. Depuis 2016, le sepsis est défini comme un dysfonctionnement d'organe secondaire à une réponse inappropriée de l'hôte envers une infection. Un sepsis peut se développer à partir de n'importe quelle infection systémique sévère. La majorité des germes responsables proviennent du tube digestif. Ce sepsis peut être provoqué par un grand nombre de pathogènes, tels que les Staphylococcus aureus, Neisseria meningitidis, des virus (SARS ou virus de la grippe A (H1N1), ou du CORONAVIRUS par exemple) ainsi que par d'autres micro-organismes. Dans l’histoire médicale, on parlait autrefois de « gangrène (ou pourriture) des hôpitaux », pour désigner cette maladie qui touchait principalement les soldats blessés au combat.
Comment devient-on victime de cette maladie ?
Classiquement divisé en deux composantes, l'immunité innée ou naturelle et l'immunité acquise ou adaptative, le système immunitaire joue un rôle fondamental dans les mécanismes de défense de l'hôte contre les infections.8 L'immunité innée représente la première ligne de défense antimicrobienne de l'hôte. Composé d'éléments cellulaires (comme les monocytes, les macrophages, les neutrophiles et les cellules dendritiques) et de molécules solubles (système du complément : voie alterne et des lectines, protéines de la phase aiguë et cytokines), le système immunitaire inné est activé en quelques minutes suite au passage d'un micro-organisme au travers des barrières de défenses naturelles. La réponse inflammatoire, qui résulte de l'activation du système immunitaire inné, est une composante essentielle de la lutte antimicrobienne. Elle a pour buts d'éradiquer, ou tout au moins de freiner, l'invasion microbienne, d'initier les processus de réparation tissulaire et d'activer la réponse immunitaire adaptative, responsable de la « mémoire immunologique ».
La régulation de l'activation du système immunitaire est cruciale. En effet, une réponse insuffisante risque de causer une défaillance de la défense antimicrobienne favorisant la prolifération microbienne. A l'inverse, une réponse inflammatoire exubérante peut provoquer des lésions tissulaires, une défaillance multi-organique et un collapsus cardiovasculaire. Ainsi, la sepsis sévère et le choc septique peuvent donc être considérés comme l'expression clinique d'une dérégulation, par défaut ou par excès, de la réponse immunitaire antimicrobienne de l'hôte.
Pour en revenir à l’affaire Samuel WAZIZI, est-ce vraiment possible qu’en moi de 15 jours il ait été contaminé par une fulgurante attaque microbienne qui a provoqué une mauvaise réaction immunitaire et créer la défaillance de fonctionnement d’un de ses organes pour qu’il en décède au bout de deux semaines seulement. Des questions et encore des questions.
Stéphane NZESSEU