Réunis en session extraordinaire ce Vendredi, les Hommes en noir sont revenus sur les événements qui se sont déroulés il y’a quelques jours, dans la salle d’audience du Tribunal de Première Instance de Douala – Bonanjo.
Quatre résolutions ont été prises à l’issue des travaux et, sur la déclaration rendue publique, l’on peut lire que l’Ordre des avocats :
Condamne fermement l’intrusion inadmissible et intolérable des Forces de Police en tenue de combat dans le sanctuaire que représente une salle d’audience dans un Palais de justice ainsi que les violences et traitements inhumains et dégradants perpétrés sur des avocats se trouvant dans cette salle au moyen d’armes de toutes sortes ;
Exige contre les auteurs intellectuels et opérationnels préalablement identifiés de ces actes barbares des sanctions exemplaires, sans préjudice des poursuites judiciaires que le Barreau se réserve d’engager contre ceux – ci ;
Décide de l’ouverture d’une enquête déontologique contre les avocats poursuivis à la diligence d’un conseiller rapporteur sur les faits, objet des poursuites en cours contre eux, dans le strict respect des principes du contradictoire et de la présomption d’innocence ;
Mandate madame le Bâtonnier Pi face à ce cas sans précédent, à l’effet de veiller au dénouement serein du procès en cours d’une part et d’autre part, de consulter les anciens, les associations professionnelles au Barreau et d’autres représentants du corps judiciaire et d’en dresser un rapport circonstancié à examiner à l’occasion de la prochaine session du Conseil de l’Ordre, aux fins de décisions appropriées.
Une situation qui fait Honte à la Loi et au Droit
Au regard des faits qui ont précédé cette rocambolesque situation. Les justiciables se posent moult questions, dont celle de savoir comment un demi millier d’avocats peuvent prendre d’assaut une salle d’audience, afin d’éviter que leurs collègues, soupçonnés d’acte de corruption, soient ramenés dans une maison d’arrêt, en attendant leur procès ?
Quel est le message qu’ils ont voulu envoyer à ceux qui, victimes d’actes répréhensibles, ont foi en leur justice car, convaincus que seul, le Droit sera dit et qu’aucun acte de corruption ne pourrait prospérer ?
Le justiciable doit –il craindre pour sa liberté, lorsqu’il ne dispose pas des moyens financiers conséquents qui vont lui permettre de « graisser la patte par ci, par là », parce qu’il espère quelques faveurs ?
Mais, plus encore, les Camerounais doivent – ils craindre cette épée de Damoclès que les avocats veulent en permanence garder suspendue au dessus de leurs têtes, faisant au quotidien et sans vergogne référence à la crise socio sécuritaire qui continue de faire des victimes dans les Régions du Nord et du Sud Ouest ?
Nicole Ricci Minyem