« Retirer au Cameroun son éligibilité à l’AGOA procédait d’une décision souveraine du Gouvernement américain que nul ne peut lui contester, ce qui est contestable à nos yeux, ce sont les prétextes et raisons avancés pour expliquer ou justifier cette volonté du Gouvernement des Etats-Unis… »
Telle est l’entame de la communication faite ce Lundi, par René Emmanuel Sadi, ministre de la Communication qui a relevé que les raisons invoquées pour justifier la décision envisagée des autorités américaines, dont la mise en application sera effective à partir de Janvier 2020, ne correspondent guère à la réalité des faits sur le terrain, parce qu’elles procèdent, d’après le porte parole du gouvernement Camerounais soit :
- D’une ignorance, ou d’une méconnaissance de la situation réelle, telle qu’elle a prévalu et prévaut encore dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest
- D’une volonté délibérée d’ignorer cette réalité
- Alors d’une version travestie des faits par des observateurs de mauvaise foi, ou par quelques concitoyens qui ne font point mystère de leur dessein antipatriotique, celui d’œuvrer à ternir l’image de leur Pays, à sa partition ou à sa déstabilisation, mais aussi d’œuvrer à compromettre les relations d’amitié et de coopération du Cameroun avec ses partenaires étrangers, dont les Etats-Unis d’Amérique…
Chaque Etat est doté des missions qui lui sont régaliennes et, le Cameroun ne saurait déroger à cette règle. C’est la principale raison pour laquelle la présence des Forces de Défense et de Sécurité dans les régions en crise, se justifie, à plus d’un titre : « Préserver l’intégrité territoriale du Cameroun face à des séparatistes hors la loi, qui ont pris les armes contre la République - Assurer la sécurité des personnes et des biens dans les Régions concernées… ».
D’autant plus qu’en face, les « fais d’arme » de ceux qui sont résolus à mettre à mal, la tranquillité, la quiétude, le bien être, la cohésion sociale … sont innombrables :
- La décapitation de Madame Florence Ayafor, le 29 septembre 2019, par des hommes se revendiquant d’une République imaginaire de l’Ambazonie
- L’ensevelissement d’une femme vivante à Batibo, dans le Département de la Momo
- La découverte macabre le 20 octobre 2019 de la tête détachée du reste du corps, de l’Officier de Police, Paul Wane, en service dans la ville de Bamenda ;
- L’incendie de l’hôpital de district de Kumba, il y a quelques mois, avec un bilan de 04 morts, dont 02 brûlés vifs dans leurs lits de malades
- L’incendie dans la nuit du 30 au 31 octobre 2019, du Centre de Santé de Tole, dans la région du Sud-Ouest, qui a causé d’importants dégâts matériels
- L’institution des « villes mortes » et le boycott des écoles et des hôpitaux, privant ainsi, d’une part, des centaines de milliers de jeunes camerounais de l’accès à l’enseignement et du droit à l’éducation, et d’autre part, l’immense majorité de la population du bénéfice des soins de santé élémentaires…
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Dénonciation de deux poids, deux mesures
Et, le Mincom n’a pas manqué de le relever pour le regretter, dans sa communication de ce Lundi, lorsqu’on connait les actions civilo-militaires, au profit des populations dans les régions concernées, « ou de la Région de l’Extrême-Nord, ou même le long de la frontière avec la République Centrafricaine, les dégâts collatéraux qu’on a pu enregistrer ici et là, ne sauraient en aucune façon, porter atteinte à l’honorabilité des Forces Armées Camerounaises, une image honorable qu’elles ont su montrer et préserver aussi bien sur le sol camerounais qu’à l’étranger… ».
Au regard du « jugement excessif, qui, de surcroît, semble occulter ou minorer les exactions horribles perpétrées par les hordes déshumanisées de séparatistes, et accablent péremptoirement les Forces Camerounaises de Défense et de Sécurité, le gouvernement du Cameroun rappelle qu’il est et demeure un Etat de droit, et à l’échelle de l’Afrique voire du monde, a tout lieu de tirer fierté de ses avancées en matière de démocratie, et plus précisément de respect des droits humains et des libertés… ».
Nicole Ricci Minyem