L’annonce de la convocation d’une session extraordinaire de l’assemblée nationale est tombée ce mercredi quelques minutes après le clôture des travaux de la session ordinaire du mois de novembre. Qui dit session extraordinaire dit un seul sujet à l’ordre du jour. Mais quel sujet cela peut bien être ? Et si Paul BIYA voulait simplement reporter les élections à venir ?
Un indice frappant est contenu dans le communiqué que prononce le Président de l’Assemblée Nationale lors de l’annonce de la convocation de cette session extraordinaire. Il s’agit de la demande pressante de la Présidence de la République. Or le sommet de l’Etat, peut bavard ne peut provoquer une telle procédure exceptionnelle que si l’urgence est signalée et si l’importance est capitale. Pourtant sachant dans quel contexte vit le Cameroun en ce moment, il n’y a rien de plus urgent ou exceptionnel que la tenue prochaine des municipales et des législatives sur le territoire camerounais. Et si cette procédure visait juste à faire proroger le mandat des conseillers municipaux et des députés ?
D’un autre côté, on a observé la négligence qui a animé le travail rendu le 09 décembre dernier par Elecam. Qui au lieu de publier la liste des candidats comme l’exige la loi, s’est contenté de rendre public les noms des partis politiques. Ce qui est illégal et attaquable devant le Conseil Constitutionnel. Par ailleurs, comment méprendre le comportement méfiant de certains partis politiques qui envisageant une telle issue ont voulu jouer de la surenchère en conditionnant leur participation aux élections à venir.
Autre élément à inscrire au chapitre des indices, c’est la forte présence des patrons de certaines institutions internationales qui ont plus ou moins fait savoir au Chef de l’Etat qu’il était impossible d’organiser des élections au Cameroun en l’état actuel de la crise dans les régions du Nord Ouest et du Sud Ouest. L’OIF, le COMMONWEALTH et l’Union Africaine étaient catégorique, pas d’élection sans pacification préalable. Ces patrons qui ont tenu à rencontrer tous les principaux acteurs politiques du Cameroun pour leur faire part de leurs décisions. Est-ce qu’il est possible de penser que le Chef de l’Etat à céder face à ces multiples pressions exogènes ? Mais aussi endogènes, avec la crise elle-même qui perdure et paralyse une bonne partie du territoire camerounais. Les prochaines heures sont certainement déterminantes. Just wait and see !
Stéphane NZESSEU