L’agonie aura été longue. Sous les yeux de tous les camerounais, on l’a vu s’éteindre comme une mince flamme. Le Professeur Gervais Mendo Ze n’est plus de ce monde. Mais la douleur de son départ est poussée à son paroxysme parce que le monde entier a vu mourir celui qui jadis était un très haut commis de l’Etat.
Le Professeur Gervais Mendo Ze vient de s’éteindre dans un hôpital de la capitale politique Yaoundé. Cette même ville qui l’a vu éclore et rayonner sur le pays. Les heures de gloire du Professeur, ce sont ses années de direction de la première chaîne de télévision du Cameroun la CRTV. Station de télévision qu’il a dirigée pendant 17 ans soit entre 1988 et 2005. Juste après cette haute fonction il sera fait Ministre délégué auprès du ministre de la communication entre 2004 et 2007. Une fonction créé juste pour lui et qui n’existera plus après qu’il ait été démis de cette responsabilité.
Le grand professeur était à la base, un illustre enseignant de littérature et de linguistique. Il enseignait la linguistique et la stylistique française à l’université de Yaoundé I. Il intègre le corps professoral de la faculté des lettres de Yaoundé en 1974 alors qu’il n’avait que 30 ans. C’est après son doctorat d’Etat en 1984, qu’il passe au rang magistral. L’homme de lettre qu’il est va laisser à la postérité un certain nombre d’ouvrages dont il est l’auteur. Des livres sur la langue française, sur la mariologie et d’autres questions spirituelles, mais aussi sur des questions de science politique. Il a publié des essais et des pièces de théâtre. Certaines d'entre elles ont été adaptées à la télévision pour donner les téléfilms "L'Etoile de Noudi" ou encore "Le retraité". Il ne faut pas oublier que le Professeur Gervais Mendo Ze était également un excellent réalisateur.
Fondateur de la chorale "La Voix du cénacle", Gervais Mendo Ze a contribué à inscrire le chant choral dans la musique populaire au Cameroun. Avec cette belle chorale qui l’a accompagné même au cœur de sa maladie, il va écrire de belles lettres de la musique gospel au Cameroun. L’un des grands succès de cette grande chorale restera le titre « Assimba » qui veut dire « le miracle ». Une chanson composée par le professeur en personne. De même qu’il composera d’autres belles sonorités à la gloire de la Première Dame Chantal BIYA, mais aussi le Pape Jean Paul II, à la faveur de l’une de ses visites au Cameroun.
Tout tourne mal le 12 novembre 2014, quand il est rattrapé par l'opération anticorruption Épervier initié par le Chef de l’Etat. Il va être placé sous mandat de détention provisoire à la prison centrale de Yaoundé. Et ce sera le début d’un long chemin de croix. Il n’y aura pas de miracle, il va rendre l’âme ce 09 avril 2021.
Adieu Professeur !
Stéphane NZESSEU