Le ministre de l’administration territoriale, Paul Atanga Nji a décidé de faire suspendre la cérémonie d’intronisation du Chef du groupement GOUMBA dans la région du Sud Cameroun.
Le Ministre de l'Administration territoriale remet en cause la légalité d'un chef traditionnel en pleine campagne électorale en vue des Régionales. Paul ATANGA NJI a demandé au préfet du département de l'Océan dans le Sud de "surseoir à la cérémonie d'installation jusqu'à nouvel ordre", de Sa majesté Maxime Trésor NGALLY. Ce dernier a été préalablement installé comme chef de 3è degré du groupement NGOUMBA dans le sud depuis fin 2019. Mais le Ministre demande de considérer que son installation n'a jamais été légale. Ce chef est tête de file des listes (03) aux Régionales dans le Sud. Déjà en campagne électorale depuis samedi, le concerné a indiqué aux médias locaux que la lettre fax du MINAT est un non-événement, mais qu'elle visait à le déstabiliser et que l'installation d'un Chef n'est pas prévue dans la loi de 77 sur les chefferies traditionnelles comme étant un élément conférant la légalité à un Chef.
La loi n’est pas précise sur cette question effectivement. Mais il ne demeure pas mis qu’un Chef qui n’a pas pris officiellement fonction ne peut pas être considéré comme tel par l’administration. Et en l’occurrence, la cérémonie d’installation est l’acte par lequel l’administration adoube un chef désigné par le rituel traditionnel. Toutefois, une fois qu’un chef est désigné en conformité avec les rites traditionnels du peuple concerné, l’acceptation de l’Etat devient une simple formalité. Or Ici, depuis fin 2019, après l’installation viciée selon le ministre, les autorités traditionnelles étaient bel et bien disposées à refaire une autre cérémonie d’intronisation juste pour les besoins de la cause. Mais cette fois, c’est le ministre de l’administration du territoire qui s’oppose.
Les proches du chef traditionnel trouvent en la manœuvre du ministre, une stratégie pour mettre à mal la candidature de Sa Majesté qui bénéficie d’une certaine popularité et légitimité auprès des populations pour devenir dans les prochains jours le président de la Région du Sud. Donc, un futur collaborateur du ministre de l’administration territoriale. Même si son administration de tutelle restera le ministère de la décentralisation.
Les élections régionales se déroulent ce dimanche 06 décembre sur l’ensemble des 10 régions du Cameroun. Ce sera la première fois que les régions auront un directoire propre. Mais est-ce que cela va mettre fin à ce niveau d’intrusion dans les affaires internes d’une communauté ? Reste à voir.
Stéphane NZESSEU