Le ministère des forêts et de la faune une fois de plus mis à l’index dans la gestion foncière au sujet des terres appartenant à la communauté des Banen.
Ça fait plusieurs années maintenant que les populations Banen sont dans la lutte avec le gouvernement camerounais pour ne pas se voir arracher leurs terres. Le 04 février 2020 déjà, ce ministère avait émis un avis public pour le classement de 64 835 ha dans le domaine privé de l’Etat afin d’en faire une concession d’une trentaine d’Unités Forestières d’Aménagement en abrégé UFA. Ce à quoi ce sont opposés les habitants des villages concernés. Ils s’étaient retrouvés à l’époque au sein d’un collectif « Les Banen disent NON ». Des techniques d’expropriation qu’ils ne sont pas prêts à accepter.
Cette fois encore, le gouvernement remet une couche. Visiblement, les forêts des peuples Banen attirent les responsables du ministère des forêts et de la faune comme du miel pour les abeilles. C'est que, après avoir vainement tenté de délester les Banen de près de 68000 hectares de leurs terres ancestrales pour y créer une Unité Forestière d'aménagement, UFA, du côté d’EBO, le gouvernement s’attaque maintenant aux forêts de Ndikinimeki. Alors que le précédent contentieux n’est pas encore vidé, les responsables dece département ministériel viennent d'autoriser la société forestière du Cameroun SARL, SOFOCOM, à exploiter 1075 hectares de forêt. Concrètement, cette société a jusqu'au 31 décembre 2021 pour démarrer ses activités d'exploitation de 2872 tiges d'essences diverses.
Les Banen disent Non à la vente, à la destruction de leur biotope
Aux dernières nouvelles, le sous-préfet de Ndiki se rendra ce mercredi à Nkokbassamben pour installer un comité de gestion des redevances forestières dans le cadre de cette exploitation forestière. Tardivement informé de cette silencieuse information qui était connue seulement par quelques personnes, l'ensemble des élites de Inoubou Sud crie au scandale et entend dénoncer cette autre manœuvre ourdie par certains chefs traditionnels et des autorités locales très intéressés par ce marché de dupes.
Manifestement, le ministère des forêts et de la faune est décidé à spolier les populations de leurs terres au profit de certains barrons financiers qui recherchent de nouvelles essences à exploiter. Ceci au grand désarroi de tous ceux qui vivent des retombées de cette forêt au quotidien. Toute chose qui les conduits à se mobiliser et à s’organiser de manière à faire entendre leur voix dans le but de s’opposer au processus d’expropriation en cours. Et, de défendre leurs droits inaliénables sur leur patrimoine ancestral et de sauvegarder les intérêts des générations futures.
Stéphane NZESSEU