Clémentine Ananga Messina en visite dans la région de l’Adamaoua a profité pour faire le point sur la culture de ce fruit.
En regardant le cas de la Côte d’ivoire, le Ministre délégué (Mindel) à l’Agriculture chargé du développement rural a exhorté les agriculteurs de la région de l’Adamaoua à se lancer dans la culture de l’anacarde. De la visite de Clémentine Ananga Messina qui s’est déroulée samedi dernier, on a appris que l’Irad va produire dans un premier temps 500 000 plants destinés aux trois régions septentrionales. Le Mindel a visité les fermes et les sites d’expérimentation de la noix d’acajou mais aussi du blé.
Il faut rappeler qu’au Salon international des équipements et des technologies, les acteurs de la filière de l’anacarde ont fait mention du fait qu’il s’agit d’un secteur porteur. Aussi ils avaient, comme l’a fait le Mindel, invité les producteurs à faire des investissements massifs. Le cas de la Côte d’ivoire avait été pris en exemple. En 2017, ce pays a eu à produire 700 000 tonnes du fruit de la noix d’acajou. Il fait partie de ce côté-là, des cultures les plus phares. Le Bénin, le Sénégal et la Guinée Bissau produisent environ 40 000 tonnes par an. Souleymane Diarrasouba Ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion de petites et moyennes entreprises avait indiqué que son pays la Côte d’ivoire s’est lancé dans la transformation de ce fruit et aujourd’hui, il exporte le produit massivement vers le Bénin, l’Inde et le Vietnam. La Côte d’ivoire transforme l’anacarde en jus et fait des pâtisseries.
Au Cameroun, il est dit que la culture de l’anacarde est favorable dans trois régions à savoir l’Adamaoua, le Nord et l’Extrême-Nord. Le fruit peut également être cultivé dans certaines localités à micro climat logées au Centre et à l’Est. Le Programme d’appui au développement rural (Pader) révèle que la production annuelle de ce fruit tourne autour de 108 tonnes. Pourtant les espaces s’estiment à des millions d’hectares. Ayant décidé de développer la filière, l’institut de recherche agricole pour le développement met en œuvre un programme de production de 10 millions de plants d’anacardiers dans les régions du septentrion et à l’Est.
En ce qui concerne les projections de vente des dérivés de l’anacarde comme les amendes blanches et les amendes grillées de cajou sur la même période, elles se chiffrent au minimum de 200 tonnes chacun par an. La production de 10 000 tonnes d’anacarde par an à l’échéance 2023 pourra générer un chiffre d’affaires annuel d’au moins 5,5 milliards de F au niveau du segment de production. Partant du fait qu’il pourrait avoir une hausse du prix moyen réel qui actuellement avoisine 850 FCFA, le kilogramme de noix de cajou, ce chiffre d’affaires pourrait à moyen et long termes être multiplié par cinq pour passer à 27,5 milliards de FCFA, si toutefois les tendances sur le marché international restent les mêmes.
Pour ce qui est des projections en termes d’emplois, avec la stratégie nationale de développement de cette filière, on s’attend à la création de 151 650 emplois pour la valorisation de 150 000 hectares de plantations. Dans les unités de transformation de noix de cajou, on pourra avoir au moins 110 000 emplois supplémentaires. Il faut noter qu’une unité de transformation d’anacarde d’une capacité de 1 000 tonnes a un besoin de personnel estimé à 275 ouvriers. Et celles qui ont une capacité de 50 tonnes nécessitent environ 20 employés.
Liliane N.