Le Cameroun piétine encore, malgré les dispositions prises par le gouvernement afin d'implémenter l'accord triennal signé en 2017, avec le Fond Monétaire International.
La mission du FMI qui est arrivé au terme de son séjour au Cameroun a été reçu il y'a quelques jours par Alamine Ousmane Mey, ministre de l'Économie, de la Planification et de l'Aménagement du Territoire.
Corinne Delechat a loué les efforts du gouvernement camerounais en parlant de " Bons progrès avec la reconstruction des réserves de charge, la consolidation budgétaire au niveau Région ainsi que l'amélioration du taux d'endettement..."
Elle n'a pas voulu donner son avis lorsqu'elle a été interrogée sur les réformes nationales. La Chef de la mission du FMI a simplement affirmé que le Cameroun se doit de parvenir à la conclusion de la 3ème revue sur facilité élargie de crédit, le programme phare qui soutient les réformes économiques et financières .
Néanmoins, Corinne Delechat insisté sur les secteurs qui selon elle, méritent d'être soutenus, à l'exemple de ceux qui vont permettre d'améliorer l'assiette des recettes non pétrolières. Non pas pour avoir de nouvelles mesures, mais plutôt un élargissement de la base de ressources, une meilleure qualité de dépenses ainsi que toutes les autres mesures qui peuvent contribuer à l'amélioration de l'accès des entreprises au crédit, une meilleure visibilité du climat des affaires.
Les propositions faites par les membres de la mission du FMI trouvent un échos favorable auprès de l'État Camerounais, d'autant plus que le 16 juillet dernier, le Cameroun a promulgué une loi fixant les règles de transparence relatives à la gestion des fonds internationaux.
Cette loi se focalise entre autres sur les dépenses militaires, les contrats pétroliers, le contrôle des gestionnaires de fonds publics, par la juridiction des comptes et l'adoption d'un dispositif légal relatif à l'enrichissement illicite.
D'autre part, dans les textes de loi portant code de transparence et de bonne gouvernance, par rapport à la gestion des finances publiques, l'article 42 dispose que: " Les finances publiques et les politiques qu' elles soutiennent sont soumises au contrôle de la juridiction des comptes. Le programme et les méthodes de travail de la juridiction des comptes, ainsi que les décisions et analyses sont établis en toute indépendance des pouvoirs exécutifs et législatifs..".
Il est donc désormais possible, à partir de cette disposition de la loi, de se rassurer de la régularité, de la sincérité et pourquoi pas du professionnalisme du compte général de l'État, des ordonnateurs , des contrôleurs financiers et des comptables, ce qui n'était pas possible il y'a encore peu et dont se réjouit le FMI dont la mission s'achève dans quelques heures.
Nicole Ricci Minyem