Luc Magloire Mbarga Atangana affirme que les importations contribuent à appauvrir les populations locales.
La nouvelle saison de la campagne cacaoyère a été lancée le 4 février 2019 à Bankim. Les indications données sont qu’il faut procéder à des améliorations lors de cette nouvelle campagne. Parce que celle de 2017/2018 a donné un regain d’espoir. Les données officielles font état de 25 315 tonnes de café produits contre 20 270 lors de la campagne 2016/2017. Il faut rappeler que tout de même, 20 années en arrière, on était à 160 000 tonnes.
Toutefois la cérémonie de lancement de l’actuelle saison 2018/2019 a permis de relever que pour plusieurs raisons, l’espoir est permis. Il vient tout d’abord de la qualité du café qui s’est améliorée, ensuite la pénétration de nouveaux marchés comme celui de la Corée du Sud. Puis il y a aussi l’engouement perceptible en ce qui concerne l’activité de torréfaction locale. Une étude qui a été réalisée par le Pr Jeffrey D. Sachs économiste et conseiller spécial du Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies prévoit que le Cameroun sera l’un des champions de la production de café en Afrique à l’horizon 2050. Cela se fera du fait des changements climatiques qui auront un impact négatif sur les grands producteurs actuels qui sont l’Ethiopie et l’Ouganda.
« Avec le phénomène des changements climatiques, une étude scientifique a démontré que le bassin du Cameroun sera un des grands bassins propices à la culture du café. Il faut donc qu’on s’y mette. Il ne suffit pas de dire que le bassin existe, il faut que nous amenions les camerounais à cultiver le café. Du café de bonne qualité pour les marchés de niche. Si nous restons dans le marché du tout-venant pour le robusta et le Brésil pour l’arabica. Ils ont des rendements à l’hectare de près de 5 tonnes, contre moins d’une tonne pour nous. Notre salut, c’est les marchés de niche », a déclaré Michaël Ndoping de l’Office national du cacao et du café.
En plus de ce qui a été susmentionné, l’espoir vient également du fait que dans les prochains mois, il y aura l’avènement d’un vaste marché commun africain de 1,3 milliard de consommateurs, sans barrières douanières ni entraves tarifaires. Cela va occasionner un énorme débouché à la production nationale. Le Ministre du Commerce qui procédé au lancement officiel de la nouvelle saison a déclaré dans le quotidien gouvernemental Cameroon tribune, «nous évoluons dans un esprit de large ouverture des marchés, notamment avec la création de la zone libre échange continentale, un marché unique en Afrique, pour 1,3 milliard de consommateurs, et le slogan pour nos Chefs d’Etat c’est de produire pour l’Afrique et consommer africain. Nous devons stopper le phénomène des importations qui nous appauvrit en faisant travailler localement nos populations».
Liliane N.