Ce financement va permettre de réaliser ou encore de finaliser près de 40 projets infrastructurels dans les dix régions du Cameroun.
La priorité a été donnée à celles qui vont accueillir la coupe d’Afrique des Nations que le Cameroun organise dans quelques semaines. Ce nouvel emprunt baptisé « ECMR 5,6% net 2018 -2023 » par la commission des marchés financiers, qui est le régulateur de la bourse des valeurs immobilières de Douala, a donné quitus au trésor public camerounais d’entreprendre cette action. Selon la répartition de l’enveloppe faite par le gouvernement dans la note d’information relative à cet emprunt, les régions du Littoral et du Centre sont celles qui sont les plus grandes bénéficiaires. Elles vont respectivement recevoir 35 milliards et 48,6 milliards.
Les personnalités réunis en conclave au Hilton hôtel de Yaoundé le 26 octobre dernier, ont ainsi décidé d’affecter 70% de la somme aux infrastructures, notamment, 26 milliards pour les travaux finaux du complexe sportif d’Olembe, de ses stades annexes ainsi que de ses voies d’accès.
Le stade de Japoma et celui de la Réunification seront gratifiés de 8 milliards pour les travaux de réhabilitation. 20 milliards seront investis à Garoua notamment 8 milliards pour la réhabilitation du stade Roumde – Adja et de ses voies d’accès, contre 12 milliards pour le compte de quatre stades d’entrainement de la seule ville du Septentrion qui va accueillir la compétition.
A Bafoussam, chef-lieu de la région de l’Ouest, 17 milliards seront alloués à la construction d’un stade annexe ainsi qu’à la réhabilitation de quatre stades d’entrainement dans les villes de Mbouda, Bafoussam et Bandjoun. Cette ville abrite déjà un stade flambant neuf, hérité de la Coupe d’Afrique des Nations de football féminin que le Cameroun a organisé en 2016.
Les entreprises en charge de la construction de ces stades n’ont pas été oubliées. La société Prime Potomac par exemple, qui conduit les travaux sur quatre sites, accusés par les employés et les sous-traitants, de ne point honorer ses engagements salariaux, à cause des tensions de trésorerie, a reçu une enveloppe qui va lui permettre de pallier au plus pressé.
L’opération de mobilisation des fonds a été confiée à la Société Générale Cameroun, Afriland First Bank et EDC Investment, ainsi qu’au syndicat de placement de cet appel public à l’épargne, constitué de la BICEC, Ecobank, UBA, BGFI, SCB Cameroun et Financia Capital. L’engagement ferme de ces différentes institutions financiers en plus de celui de quelques sociétés parapubliques, va amener le gouvernement camerounais à rechercher uniquement 28,5 milliards de FCFA, afin de compléter l’enveloppe.
Le nouvel emprunt obligataire contracté par l’Etat du Cameroun aujourd’hui est le résultat d’un travail de longue haleine, engagé entre le ministre des finances, Louis Paul Motaze et les garants des institutions bancaires et autres partenaires, lors des rencontres organisées à Yaoundé et à Douala, durant les deux dernières semaines.
Les assises du Hilton hôtel ont certes permis de démontrer les divers enjeux de cette opération, mais également de démontrer aux uns et aux autres, les prédispositions du gouvernement à rembourser ses dettes.
Nicole Ricci Minyem