Avec les violences liées à la crise qui paralyse les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ces deux sociétés fonctionnent au ralenti.
Les experts présentent la CDC et Pamol comme des fleurons de l’économie camerounaise. Spécialisées dans le sous-secteur d'activités de l’agro-industrie, ces entreprises broient du noir depuis plus d’une année avec la crise dite anglophone. La CDC est à l’agonie. Les chiffres récoltés sur le terrain l’indiquent. Et dans sa dernière sortie le Groupement interpatronal du Cameroun (GICAM) confirmait le piteux état dans lequel cette société logée dans la région du Sud-Ouest se trouve. En parlant de la CDC et de Pamol le GICAM indique que les pertes pour ces mastodontes de l’agro-industrie se chiffrent à 9,2 milliards de FCFA, pour les pertes de production de banane, d’huile de palme et de caoutchouc. A cela s’ajoute un manque à gagner en chiffres d’affaires de 11,4 milliards de FCFA. Sans oublier qu’il y a des pertes dues au coup de vols et aux destructions de matériels. A ce niveau les pertes s’estiment à 1 031 milliards de FCFA.
Pour ce qui est du cas de la CDC deuxième employeur au Cameroun après l’Etat, toutes ses installations ne fonctionnent plus, ayant été prises pour cible par les partisans de l’Etat imaginaire de l’Ambazonie. Sur 29 sites de production, 12 sont en arrêt. Certains desdites sites sont devenus des camps de base des sécessionnistes. A la dernière réunion de crise convoquée par la direction de cette entreprise du fait de la situation devenue «préoccupante», il avait été dit que la conséquence directe allait être la suppression de plus de cinq mille emplois à cause de l’instabilité dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. «L’année 2017 n’a pas été bonne pour la société. La situation pourrait être pire dans un avenir proche si la crise persiste, surtout dans la région du Sud-Ouest» a déclaré le directeur général de la CDC, Franklin Njie.
Au cours de cette assise, Franklin Njie avait indiqué que «neuf champs, à savoir Boa, Moulin Illoani, Illoani, Mbonge, Mukonje, Malende, Mungo, Meanja, et Tombel ne sont pas opérationnels. Il n’y a aucune garantie de vente d’huile de palme l’année prochaine. Illoani est à production nulle depuis le mois d’avril. Mondoni fonctionne partiellement, et la sécurité des travailleurs est une préoccupation majeure». Outre la suppression des emplois, l’autre conséquence portait sur la réduction des salaires du personnel si la crise persiste. «A partir de juin 2018, les travailleurs des différents champs en crise devraient être payés à hauteur de 50% de leurs salaires. Si la situation persiste, elle baissera à 40% en juillet, 35% en août, 30% en septembre et après six mois, ces travailleurs seront licenciés», a souligné Frankin Njie.
Le GICAM indique qu’aujourd’hui, si la crise venait à prendre fin, il faudrait une injection de fonds de l’ordre de 15 milliards de FCFA pour financer un éventuel plan de relance. L’argent devra être utilisé prioritairement pour payer des factures des fournisseurs. Histoire de rétablir la confiance et reprendre les livraisons entre autres de matières premières.
Liliane N.