C’est une information rendue publique par l’Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun (Asroc) qui a donné un point de presse le 5 décembre 2018.
En se basant sur les données en sa possession l’Asroc propose au gouvernement des stratégies à implémenter pour ne plus avoir à procéder à l’importation d’huile. C’était le message principal du point de presse. L’Association révèle que pour le compte de cette année, le Cameroun est à plus de 20 000 tonnes d’huile de palme brute importées du Gabon. La demande est estimée à un million quatre-vingt-trois mille tonnes par an pour une production qui peine à atteindre 30 milles tonnes. D’après l’Asroc le kilogramme du produit venant du Gabon est vendu à 390 FCFA pourtant le local est encore plus chèrement commercialisé. Il y a donc un problème sur la compétitivité des produits camerounais.
La question du déficit en huile de palme brute est à prendre au sérieux pour les acteurs de la filière, qui pensent que c’est d’elle que découle les importations. Car soulignent-ils, on importe dans le but d’atténuer les effets du déficit. «On n’importe pas l’huile de palme au Cameroun parce qu’on veut gagner de l’argent, mais c’est parce qu’on veut préserver les emplois et parce qu’il n’a pas la matière première. Le mois dernier, il y avait cinq mille tonnes à la disposition de cinq entreprises alors qu’une seule entreprise a besoin de près 6000 mille tonnes. Pour éviter les pénuries en cette période de fin de fête d’année, les entreprises étaient obligées d’importer de l’huile», a déclaré Jacquis Kemleu Tchagbou le secrétaire général de l’Asroc.
«Le déficit structurel de 130 000 tonnes dont nous parlons souvent est un déficit nominal, qui est différent du déficit réel. Ce déficit nominal est calculé sur la basse de 50% des capacités des entreprises de transformation. Sur la base des capacités réelles des transformateurs, le déficit est effectivement beaucoup plus important, puisque comme l’a souligné le secrétaire général de l’ASROC, la demande réelle des industries de transformation aujourd’hui est de plus d’un million de tonnes», précise Emmanuel Koulou Ada, le président du Comité de régulation de la filière des oléagineux.
Pour essayer donc de remédier au problème d’importation, cette Association propose entre autres que le gouvernement amène les agriculteurs et les entreprises à revoir à la hausse la capacité de production en s’inspirant de l’exemple de nos voisins du Gabon. «Nous voulons vous faire savoir que notre pays dispose d’un énorme potentiel dans la filière des oléagineux, avec une grande capacité d’exporter. Nous voulons exporter notre savon produit localement vers les autres pays de la Cemac. Le Cameroun dispose d’un énorme potentiel dans la filière des oléagineux pour exporter. Mais l’environnement institutionnel n’est pas propice pour la conquête des devises à l’étranger. Un savon qui est destiné à l’exportation doit payer une taxe à l’exportation située entre 5 et 25%. Maintenant si vous voulez exporter 5000 tonnes si cette quantité correspond à 50 camions vous faites 50 déclarations et vous payez 25 000 FCFA par camion», explique le SG de l’Ascroc.
Liliane N.