La Banque mondiale, à travers sa filiale qu’est l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA), a annoncé l’apport d’une enveloppe en garantie de l’ordre de 108 milliards de FCFA pour la couverture des investissements de projet de barrage hydroélectrique dans la localité camerounaise de Nachtigal, située dans la région du Centre. Ladite garantie, qui couvre une période de 15 ans, est prévue pour couvrir une éventuelle rupture de contrat par le pays.
D’un coût global d’environ 786 milliards de FCFA pour une puissance de 420 mégawatts, cette infrastructure a, en novembre 2018, permis à l’État de mobiliser une enveloppe de 98 milliards FCFA auprès de la Société financière internationale (SFI, groupe BM), en posture de chef de file des 15 prêteurs internationaux que sont la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), la Société électricité de France (EDF) ainsi que des banques locales, au rangs desquelles Standard Chartered Bank (SC), la Société générale Cameroun (SGC), la Société commerciale de banque (SCB) et la Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit (BICEC).
Concrètement, le projet Nachtigal est financé à hauteur de 24% par des capitaux propres et à 76% par une dette sénior, portée à 15 % par des prêts de banques locales garantis par la BM, et à 61% par des prêts d’institutions de financement du développement dont l’Agence française de développement (AFD, 59 milliards FCFA), Proparco-AFD (23 FCFA) et la banque de développement allemande FMO (19 milliards FCFA), dans le cadre de leur facilité de cofinancement.
En mi-août 2018, l’entreprise belge Besix Group avait annoncé sa désignation officielle pour la construction de cette centrale hydroélectrique, appelée à fournir 30% d’énergie au Cameroun et dont la mise en service est prévue en 2023, en partenariat avec Nouvelles générations d’entrepreneurs (NGE) et la Société générale des travaux du Maroc.
Voici deux semaines, Nachtigal a reçu le prix de meilleur projet mondial dans le domaine de la structuration du financement, à lui décerné par le magazine Project Finance International (PFI) en raison de la structuration du financement, marquée par un assortiment entre endettement et fonds propres des partenaires techniques, mais aussi pour son attractivité ayant suscité l’intérêt de plus d’une vingtaine de prêteurs.
Ce prix est du magazine de réputation établie, Project Finance International (PFI), édité par Thomson Reuters. D’après PFI, la structuration du financement de ce projet hydroélectrique, situé à 65 km au nord-est de Yaoundé, la capitale camerounaise, a été jugée remarquable pour une double raison: d’abord parce qu’elle fait ressortir un mixage parfait entre endettement et fonds propres des partenaires techniques; ensuite pour son attractivité qui a suscité l’intérêt de plus d’une vingtaine de prêteurs, dont une quinzaine de prêteurs internationaux de renom.
A la fin, c’est un montant de 786 milliards FCFA qui a été levé sous la forme d’un partenariat public-privé avec la participation, aux côtés de l’Etat du Cameroun, de partenaires techniques et financiers de réputation internationale.
Dans cette veine, une société a été créée et baptisée Nachtigal Hydro Power Company (NHPC). Elle est détenue à 40% par Electricité de France (EDF), 20% par la Société financière internationale (SFI), 15% par l’Etat du Cameroun, 15% par Africa50 et 10% par STOA Infra & Energy. NHPC va exploiter l’ouvrage pour une durée de 35 ans. La mise en service du barrage aura lieu en 2023. La centrale produira plus de 2 900 GWh/an.
Otric N.