Cette éventualité d’annulation partielle de la dette du continent africaine par cette institution de Bretton Woods a été annoncée par sa directrice générale, Kristalina Georgieva dans un entretien qu’elle a accordé à France 24 ce 17 avril 2020. La responsable du Fonds monétaire internationale réaffirmait ainsi l’engagement de la Communauté internationale qui ne cesse de multiplier les efforts pour permettre à l’Afrique de répondre à la pandémie de coronavirus.
La barre des 1000 morts du fait du Covid-19 a été atteinte ce vendredi et l’impact économique du virus sur le continent africain est réel et promet d’être dévastateur, selon les experts. A l’heure actuelle 57 milliards de dollars ont été mobilisés par les créanciers. Une situation qui ne laisse indifférente la FMI, sa directrice générale, Kristalina Georgieva dans un entretien avec la journaliste de France 24, Georja Calvin Smith a affirmé que l’annulation d’une partie de la dette africaine n’est pas exclue.
« Nous avons regardé de très près quels étaient les besoins financiers de l’Afrique. Nous avons conclu qu’il y avait une somme importante 114 milliards de dollars qui étaient nécessaires en termes de soutien à l’Afrique. Nous avons déjà pas mal progressé, le FMI a rapidement adopté des mesures de financement d’urgence, nous avons plus de 30 pays qui sont venus nous voir en nous demandant dans l’urgence de l’aide et dès à présent, nous sommes en train d’honorer environ 1/3 de ces demandes et nous continuerons la semaine prochaine avec un total de 18 milliards de dollars qui viennent du FMI. Outre cela nous sommes également aller voir nos actionnaires et nous leur avons dit nous avons encore besoins plus d’argent. (…) mais il nous manque encore 44 milliards et c’était justement l’objectif de la réunion. Nous réunir et voir comment ensemble nous pourrions en faire plus. Nous avons promis que le FMI ferait davantage en utilisant des prêts concessionnels pour l’Afrique et nous avons également demandé aux créanciers privés d’en faire autant que sont en train de faire les créanciers internationaux. Nous avons plein espoir qu’i l y aura un progrès dans le domaine. Enfin nous aimerions que tout le monde se coordonne à ce que nous puissions non seulement financer mais maximiser », souligne la directrice de cette institution financière.
Atouts de la crise pour l’Afrique
La responsable du FMI, explique par exemple que s’il y a davantage des dépenses de budgets nationaux, ça pourrait conduire à un fardeau supérieur de la dette. Ainsi, Il va falloir regarder quelle est la structure fiscale après la crise. « Nous devons également prendre cette crise comme une opportunité et regardez par exemple ce qui se passe dans l’espace numérique et pensons à l’Afrique qui pourrait faire des sauts technologiques du fait de cette crise pour ce qui est des paiements et versements numériques, pour ce qui est de l’apprentissage électronique et des gouvernements électroniques qui sont plus efficaces et plus transparents pour les citoyens », conseille Kristalina Georgieva.
« Ce que nous voulons faire avec la Banque mondiale, c’est de profiter de cette période de moratoire et aller regarder les pays un par un pour analyser la durabilité, aller voir ce qui peut être fait de plus et comment ces pays peuvent prendre en mains la situation, c’est-à-dire aller vers une transparence de façon que la dette soit bien gérée. Nous allons faire des études, il y aura des analyses et une des conclusions sera probablement prises. Nous sommes en train de nous mobiliser pour offrir des mesures d’urgence à des pays alors que toute l’économie s’est arrêtée. Mais c’est également la période où nous devons commencer à penser à la reprise c’est-à-dire quels sont les risques qui pourraient se faire jour lorsque nous serons sortis de la crise », déclare la directrice générale.
Pour certains chefs d’Etats africains, il est encore souhaitable que le FMI procède à l’annulation à de la dette africaine qui s’élève 365 milliards de dollars. Pour le président sénégalais, Macky Sall, dans une intervention sur Radio France internationale (RFI) cette somme n’est pas quelque chose « d’insurmontable » pour faire face à cette menace planétaire qu’est le Covid-19 surtout quand on s’en tient aux nombreuses transactions par jour dans le cadre des bourses.
Innocent D H