La crise sanitaire que traverse le Cameroun du fait de la pandémie du coronavirus impacte plusieurs segments de l’économie du pays, ce qui constitue un gros manque à gagner pour le trésor public. De sources officielles, cette situation va faire perdre au pays de Paul Biya, 300 milliards de FCFA durant l’exercice 2020.
« Si je prends le cas du pétrole, nous avons fait notre loi de finances 2020 sur une hypothèse d’un baril à 54,4 dollars. Là nous sommes à moins de 30 dollars. Vous comprenez que la conséquence est immédiate », affirmait le ministre des Finances, Louis Paul Motaze au cours de la 3ème réunion extraordinaire du comité de pilotage du Programme des réformes économiques et financières de la Cemac qui a eu lieu le 28 mars dernier à Brazzaville. Dans la loi des finances 2020, les prévisions des recettes pétrolières pour l’exercice en cours sont estimées à 443 milliards de FCFA.
Pour sa part, le journal Lœil du Sahel a dévoilé dans sa parution du 01er juin 2020, le manque à gagner qui pourrait être de l’ordre de 70% de ces prévisions. Notre confrère aurait pu obtenir, apprend-on, l’information d’une source officielle au sein de la Société nationale des hydrocarbures (Snh), l’entreprise chargée de la gestion des intérêts de l’Etat dans les secteurs pétrolier et gazier.
Dans les colonnes du journal de Guibaï Gatama, l’on découvre qu' « en prévision du collectif budgétaire (loi de finances rectificative) en gestation, la Snh a d’ores et déjà informé le gouvernement de ce qu’au regard de la conjoncture actuelle, elle ne pourra transférer au trésor public que 30% des recettes initiales contenues dans la loi de finances 2020 ».
Ces prévisions s’avéreraient donc tristes avec pour effet sans doute, conduire à un correctif budgétaire. De sources sûres, le budget est en préparation et devrait affecter les principales composantes des recettes et des dépenses, consacrer le changement des priorités budgétaires.
Précisons que, la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) projette quant à elle une chute à hauteur de 3,1% du PIB camerounais. Pour ce qui est de l’Union africaine, l’on craint plutôt une perte de 20 à 30% des ressources fiscales. A côté de la chute des recettes pétrolières, il faut également relever les pertes liées aux mesures de restriction contre le Covid-19 pendant plus d’un mois avant les mesures d’assouplissement prises par le Gouvernement sur haute instruction du Chef de l’Etat.
Innocent D H