Selon les sources douanières, ces terminaux en provenance du Nigeria étaient dissimulés dans des camions. Cette saisie intervient dans le cadre de l’opération de protection de l’espace commercial du Cameroun, baptisée « Halte au commerce illicite » (Halcomi).
Ces produits de la contrebande interceptés grâce à la vigilance des éléments de la douane ont été présentés au public le 1er novembre dernier dans la ville de Ngaoundéré. Ce qui remet ainsi au goût du jour, la question du dédouanement des terminaux mobiles au Cameroun. Dans la dynamique de la lutte contre la contrebande autour de ces équipements, le gouvernement avait annoncé l’entrée en vigueur, à compter du 15 octobre 2020, d’un système de collecte numérique des droits de douane sur les téléphones portables et les tablettes. En effet, le système imposait aux opérateurs de mobile de se connecter à une plateforme numérique conçue par la société Arintech, afin de permettre le prélèvement des droits de douane sur les terminaux, en le défalquant sur le crédit de communication du propriétaire.
Cependant des réserves ont été émises par les opérateurs de mobile (caractéristiques techniques limitées de la plateforme, gestion des données personnelles, légalité du moyen de paiement, perte projetée du chiffre d’affaires du fait de la déconnexion automatique des clients rechignant à payer les droits de douane pour leur terminal…), outre la grogne populaire née de du projet visant pratiquement à transférer le paiement des droits de douane sur les terminaux aux utilisateur. Face à cette situation plutôt controversée, le gouvernement a dû surseoir à sa réforme.
Notons que la contrebande fait perdre à l'économie camerounaise de fortes sommes. Pour le cas précis des téléphones, près de 4 millions de terminaux mobiles sont importés au Cameroun chaque année. Ce qui, apprend-on, représente un potentiel de 13 milliards de FCFA de recettes par an, dont la majeure partie (12 milliards de FCFA) échappe encore au Trésor public du fait de cette contrebande.
Innocent D H