Le Ministère de la recherche scientifique et de l’innovation (MINRESI) et l’Union européenne(UE) ont au début du mois d’octobre 2019, lancé un Programme de financement de la recherche. Plusieurs chercheurs camerounais voient en ce programme, la possibilité de mener à bien leurs travaux en tournant désormais le dos au manque de moyens financiers.
Serge Armel Njidjou est connu de tous sur le campus de l’Université de Dschang dans la région de l’Ouest. Lui qui est ingénieur, porte depuis 2018 une innovation qui suscite permanemment l’admiration. Il s’agit d’une couveuse néonatale entièrement interactive qui vise à sauver la vie des enfants prématurés.
Le projet dont est porteur cet ingénieur, a été récompensé par plusieurs prix notamment le prix de l’Innovation au Cameroun, ou encore celui du Projet innovant pour les femmes en Afrique décerné en mois de mai 2019 par l’AFD (l’Agence française de développement dans le cadre du Digital challenge. Mais seulement, il faut relever que ces récompenses quelque soit leur nature ne permettent pas la finalisation du projet car le financement est une condition sine qua none.
Manque de ressources
Comme Serge Armel Njidjou, plusieurs autres chercheurs sont confrontés à des difficultés financières pour pouvoir mener à bons termes, leurs travaux. C’est aussi le cas d’Erik Gyslain Tiam Dzembouong, qui a mis sur pied l’application Agropad permettant aux agriculteurs d’irriguer leurs parcelles agricoles par un simple SMS. Il travaille d’ailleurs sur cette innovation, un robot qui sème et désherbe. « Nous avons besoin d’acquisition pour avoir nos propres champs d’expérimentation, nous devons scruter davantage, mais aussi avoir des locaux appropriés. Tout cela nécessite des fonds sans lesquels nos projets ne seront pas économiquement viables », affirme-t-il.
Le coût du programme et volets de la recherche
Le 08 octobre dernier à Yaoundé, Madeleine Tchuente, la Ministre de la Recherche scientifique et de l’innovation, a pris part avec Hans Peter Schadeck, Chef de délégation de l’UE au Cameroun, à la cérémonie de présentation du Programme « Horizon 2020 » de l’UE consacré au développement et à la recherche technologique. Imparti sur la période 2014-2015, il est doté d’un financement de 80 milliards de francs CFA, soit environ 122 millions d’euros. Le Programme entend apporter un soutien aux projets innovants et leur simplifier l’accès au financement. Aliou Abdoullahi, Chef de cellule d’appui à l’ordonnateur national du Fonds européen de développement(FED), renseigne : « le programme est ouvert à toutes les initiatives dans les domaines de la santé, l’agriculture, les technologies de l’innovation et de la communication (…). Les soutiens financiers alloués passent par l’appui aux centres de recherche et aux chercheurs à travers des appels à propositions ou des subventions directes accordées aux bénéficiaires ».
Plusieurs porteurs de projets ont postulé, question de bénéficier de ces ressources. « La recherche au Cameroun n’est pas à la hauteur de ce qu’elle pourrait être », fait savoir Fadila Boughanemi, Chef d’unité à la direction générale de la Commission européenne. « Nous espérons pouvoir propulser à la hauteur des potentialités que nous lui savons, c’est-à-dire énormes », ajoute-elle.
A ce jour, le Programme « Horizon 2020 » lancé depuis 2013 a permis le financement de 310 projets en Afrique dont 126 en Afrique du Sud et 50 au Maroc.
Innocent D H