Les chefs d’Etat des pays les plus industrialisés du monde ont annoncé, dimanche 25 août 2019 en France, un prêt de 148,2 milliards de F pour une initiative dédiée de la banque panafricaine.
L’Afrique s’est invitée au sommet du G7 en France, cet ensemble regroupant les sept pays les plus industrialisés au monde. En effet, au cours de ce sommet, centré entre autres sur la réduction des inégalités dans le monde, les chefs d’Etat ont redit leur désir de collaborer avec l’Afrique, à travers la création d’emplois durables et l’appui à l’entreprenariat, en particulier féminin. Et pour ce faire, le G7 a choisi de soutenir l’Action positive pour le financement en faveur des femmes en Afrique (AFAWA), un mécanisme de partage de risques mis sur pied par la Banque africaine de développement.
En effet, le président français Emmanuel Macron, président en exercice du G7, a annoncé le dimanche 25 août 2019, un soutien global de 251 millions de dollars (environ 142 milliards de F) du groupe des sept, sous forme de prêts à l’initiative AFAWA. « Je suis particulièrement fier que la solution que nous portons aujourd’hui, l’initiative AFAWA, vienne d’une organisation africaine qui travaille avec un fonds de garantie africain et un réseau de banques africaines », a déclaré M. Macron lors d’un point de presse organisé au Sommet du G7 à Biarritz, station balnéaire du sud-ouest de la France.
Pour Adesina Akinwumi, président du groupe de la Banque africaine de développement qui a fait le déplacement de Biarritz, ce soutien permettra de donner un formidable élan à cette initiative qui vise l’autonomisation des femmes africaines. « C’est un grand jour pour les femmes en Afrique. Investir dans l’entrepreneuriat féminin en Afrique est un investissement fort de sens car les femmes ne sont pas seulement l’avenir de l’Afrique, elles sont son présent », a-t-il affirmé.
Il rappelé fort à propos que les femmes détiennent plus de 30% des PME en Afrique, mais il existe un déficit de financement de 42 milliards de dollars entre les femmes et les hommes entrepreneurs. Un déficit que le soutien du G7 va certainement œuvrer à combler, surtout que grâce à cet appui, l’AFAWA pourra lever cinq milliards de dollars, en plus du milliard à apporter par la BAD.
Pour mémoire, le programme AFAWA est une solution concrète aux engagements internationaux et une réponse directe à l’appel lancé par les femmes pour débloquer l’accès au financement, a été adopté lors du Sommet des chefs d’État de l’Union africaine en janvier 2015 et assignée à la BAD pour mise en œuvre. Il a adopté une approche holistique reposant sur trois piliers, dont le premier vise à améliorer l’accès des femmes au financement, grâce à des instruments financiers innovants et adaptés, y compris des mécanismes de garantie.
En collaboration avec des partenaires stratégiques, le deuxième pilier est axé sur la prestation de services de renforcement des capacités aux femmes entrepreneurs. AFAWA aide également les institutions financières à répondre aux besoins spécifiques des entreprises dirigées par des femmes grâce à des produits financiers et non financiers adaptés. Quant au troisième pilier, il se concentre sur l’amélioration de l’environnement juridique et réglementaire afin d’éliminer les obstacles spécifiques aux femmes en engageant un dialogue politique avec les gouvernements, les banques centrales et les autres autorités concernées.
Otric N.