Depuis quelques années maintenant, ENEO déploie de multiples stratégies pour extorquer le maximum d’argent des poches des citoyens camerounais. Les récentes techniques d’arnaques tournent autour des facturations par estimation. Au même moment, on constate énormément de fluctuation dans la tarification du KWh appliqué par la société de distribution de l’énergie électrique. A toutes fins utiles, voici les tarifs officiels reconnus par la loi de notre pays.
Au Cameroun, c’est l’ARSEL qui a la responsabilité de la régulation du secteur de l’électricité. Cet organisme étatique a participé à la mise en place du contrat de concession à l’actuel opérateur du secteur, ENEO. En 2012, l’ARSEL va prendre une décision contenue dans le texte no 0096/arsel/DG/dcex/sdct du 28 mai 2012. A cette occasion, le DG de l’Arsel fixait les tarifs de vente hors taxes de l'électricité applicable par le concessionnaire de l'année 2012.
Ces tarifs se présentent de la manière suivante :
- Clientèle usage domestique consommation inférieure IU égale à 110 kWh, tarif 50 FCFA/kWh.
- Clientèle dont consommation entre 111 et 400 kWh, tarif 79 FCFA/kwh.
- Clientèle dont consommation entre 401 et 800 kWh, tarif 94 FCFA/kWh.
- Clientèle dont consommation entre 801 et 2000 kWh, tarif 99 FCFA/kWh.
- Pour les clients non usage domestique, 110 kWh feront 84 FCFA/kWh.
Suppression des frais d’entretien et de renouvellement des compteurs ENEO
C’est à la même occasion que l’Etat via l’Arsel a décidé de supprimer les frais d'entretien et de renouvellement des compteurs et disjoncteurs. La disposition de la loi n 98/009 du 1er juillet 1998 portant loi des finances relative à l'exonération de la TVA sur la consommation d'électricité inférieure ou égale à 110 kWh restent en vigueur. Afin de faire éviter tout retard dans le relèvement des index au risque de faire passer indument le consommateur à une tranche de consommation au coût plus élevé, le concessionnaire est astreint au respect strict des dispositions de l'article 7-2 du règlement du service de distribution publique de l'électricité au Cameroun.
ENEO a l’obligation d’établir les factures mensuellement et à date fixe.
Contrairement à ce qu’on observe depuis quelques temps, la loi est très claire. La responsabilité de relever les index sur les compteurs incombe à ENEO et non aux usagers. Les factures sont établies mensuellement, à date fixe et distribuées par Eneo. Aussi, Eneo peut recourir au paiement des avances de consommation auprès des clients, mais à condition de faire approuver, au préalable, les modalités de mise en œuvre ainsi que les incitations y relatives par le régulateur.
Les éventuelles compensations ne peuvent être possibles qu'à l'issue de l'audit des quantités d'énergies vendues, de la qualité de service, des obligations d'investissements et de contrôle des revenues.
De ce fait, Eneo Cameroun ne peut ni opérer la tarification par estimations d'index ou de relèvement compteurs par les clients eux-mêmes. Toutes ces opérations sont illégales et Eneo Cameroun doit une dette cumulée à ses prestataires de 117 milliards de FCFA en 2018. Ceux-ci ne pouvant plus ni faire la relève des index compteurs, ni déposer les factures auprès des clients, Eneo Cameroun voudrait alors contourner la loi impunément, afin de flouer une fois de plus les camerounais déjà assez paupérisés. De toutes évidences, Eneo a commencé à s’écarter de ces normes depuis un bon bout de temps. Il est incompréhensible qu’on n’ait pas encore vu jusqu’ici l’Arsel taper du poing sur la table pour rappeler à l’ordre Eneo sur ces autres points également.
Stéphane NZESSEU