Le vœu est à l’ordre du jour depuis mardi dernier à l’Assemblée Nationale du Cameroun. Selon le réseau parlement jeunesse, la crise à coronavirus offre au Cameroun une aubaine pour développer des habitudes de consommation des productions locales. Une fois encore, le slogan a refait surface le temps d’une journée parlementaire. Après les discours redondant, aucune action concrète n’est implémentée et pourtant les administrateurs savent très bien quoi faire.
la politique du « consommons camerounais » est vœu plusieurs fois émis par le Chef de l’Etat. Mais que veut dire dans la réalité le concept « camerounais » ? S’agit-il de consommer les produits que les entreprises occidentales viennent produire au Cameroun ? ou alors il est question de mettre en place une véritable politique de production en quantité suffisante de denrées et d’outils par les camerounais pour les camerounais et le monde ?
En l'état actuel des discours autour du concept, il est difficile de savoir avec précision la logique du gouvernement camerounais. A quoi servirait-il dans une action de promotion du « consommons camerounais » d’accorder une importance au beurre de cacao, au chocolat, au café UCCAO, plutôt qu’à la banane plantain, au manioc ou au macabo, dans aliments qui entrent directement dans les habitudes de consommation des camerounais ? plus encore, des denrées qui offrent de nombreuses opportunités en terme de déclinaisons. Puisqu’il est possible de fabriquer aujourd’hui de la farine de plantain, de patate douce et de manioc qui peuvent valablement remplacer le blé ou tout au moins diminuer son importation sur nos marchés.
Que signifie « Consommer camerounais » ?
Il y a des préalables incontournables pour qu’on parvienne à une réalité de consommation locale des productions locales. Des préalables qui commencent par des politiques de mises en œuvres de véritables chaînes d’industries, et du financement à grand frais de la production locale, des chaînes de collectes des productions qui viennent des petits producteurs dans les régions du Cameroun.
D’un autre côté, il faut construire une véritable culture de la consommation de ce qui est produit localement. Et l’élément le plus incitatif sur cet aspect des choses sera le coût réduit des produits locaux en comparaisons aux produits extérieurs que les lois de la libre circulation nous empêchent de garder hors de nos frontières. Une série d’action et de financement qui devrait commencer par les responsables de nos administrations qui choisissent toujours les entreprises internationales pour réaliser des marchés publics que des camerounais peuvent valablement accomplir.
Stéphane NZESSEU