Après le Ghana, la Côte d’Ivoire et l’Amérique latine, c’est au tour du Nigéria de réfléchir à une augmentation du prix de son cacao. En effet, Sayina Riman, Président de l’Association des producteurs de cacao du Nigeria et vice-Président de l’Organisation mondiale des producteurs de cacao (WCPO) a déclaré le 10 octobre dernier que le Nigeria, 4e producteur mondial de cacao, souhaite s’associer avec le Cameroun pour négocier une meilleure prime à l’achat du cacao afin d’améliorer les revenus des agriculteurs et stimuler les prix des fèves, a révélé l’agence britannique Reuters.
« Nous discutons avec le Cameroun pour voir si nous pouvons devenir un bloc régional (...) et si nous pouvons amener nos acheteurs qui connaissent notre qualité à nous offrir de meilleurs différentiels », a confié Sayina Riman. Ce dernier annonce pour ce mois d’octobre 2019, des discussions entre les opérateurs de la filière cacaoyère nigériane et le gouvernement afin d’établir un plan d’action avant d’engager des échanges formels avec les autorités camerounaises. Alors que les deux voisins comptent actuellement pour 10 % de la production mondiale, le responsable estime qu’ils pourraient doubler leur récolte sur les 5 prochaines années. « Le Nigeria devrait produire 305 000 t de fèves sur la campagne 2019/2020 », a souligné Sayina Riman.
Le Cameroun, tant au niveau du ministère du Commerce que de l'Office national du café cacao, souligne qu'aucune discussion n'est en cours et ne semble pas informé d'une telle initiative. Cependant, des experts de la filière cacaoyère mondiale voient bien une association entre le Cameroun, le Nigeria, le Ghana et la Côte d’Ivoire (qui assurent 70% de la production mondiale) inverser la tendance des cours mondiaux des fèves de cacao, après l’échec du blocus imposé entre juin et juillet 2019 par la Côte d’Ivoire et le Ghana.
Pour rappel, au mois d’avril, la Côte d’Ivoire et le Ghana, les deux plus gros producteurs mondiaux de cacao, avaient décidé d’un commun accord de geler les ventes de fèves à partir de la saison 2020-2021, pour obtenir des acheteurs internationaux la revalorisation du prix de la tonne à 2600 dollars, contre environ 2400 dollars. Mais, au bout d’un seul mois de blocus, les deux pays avaient dû lever leur interdiction de vente, sans avoir pourtant obtenu des acheteurs les prix souhaités.
Danielle Ngono Efondo