Des hommes lourdement armés, sont entrés dans cette commune d’arrondissement de près de 2000 âmes pour semer la mort et la désolation. Sur le carreau, un homme tué, plusieurs personnes blessées et des maisons détruites.
Les témoignages recueillis par les personnes présentes sur le site du sinistre laissent penser que ce sont les membres de la secte terroriste ambazonienne, qui ont une fois de plus, posé ces actes barbares. Les assaillants ont envahi le village alors que les populations étaient plongées dans le sommeil, on parle de 02H00 (O1H00 GMT). La présence des membres du comité de vigilance de Bangourain, des volontaires en quête de paix et de quiétude, n’a pas été un handicap pour ces êtres capables de tout, pour satisfaire leur soif permanente de sang. C’est d’ailleurs l’un des ces volontaires qui a été sauvagement assassiné, lors de l’attaque par les amba boys, selon une élite locale. Il a affirmé qu’un nombre encore indéterminé d’habitants avaient également été blessés et des maisons incendiées. “Nous sommes encore en train de faire le bilan” des victimes et des dégâts matériels, a-t-il dit. Le département du Noun est exposé à des doctrines islamistes et vit, depuis 2017, des attaques des séparatistes qui se sont installés dans les villages des régions du Nord Ouest et, du Sud Ouest. Le flux migratoire couplé à la précarité de ceux qui s’y sont réfugiés, n’augure pas de lendemains meilleurs, si une politique d’encadrement n’est pas mise en place, afin d’encadrer les réfugiés et, de soutenir leur vécu au quotidien. Face à la misère ambiante, il n’est pas aisé de faire un pronostic sur les agissements des personnes abandonnées à elles mêmes et, qui ont tout perdu. C’est d’ailleurs l’un des points importants relevés par les autorités politiques et religieuses de Bangourain, quelques heures après l’attaque de ce 23 Décembre. Une rencontre à laquelle a pris part, les membres des familles des victimes. « Nous avons ouvert nos portes, notre cœur à des personnes que nous ne connaissons pas. Est-ce de cette façon que nous devons être remerciés par ceux là, je ne sais pas. Aujourd'hui, je vais enterrer mon frère, qui va s’occuper de sa femme, de ses enfants, pourquoi est ce que nous devons enterrer les membres de nos familles alors que nous avons toujours vécu en paix, avec tout le monde… ». « On nous dit que le Président de la République a libéré ces gens qui font des revendications, qu’il les a aussi appelé à abandonner la guerre, maintenant, ils veulent quoi, les pauvres populations comme nous, nous leur devons quoi ? Ici, nous n’avons même pas beaucoup voté pour lui, nous avons notre leader de cœur, alors, dites moi, madame, ce que ces gens nous reprochent… » nous a répondu au téléphone, le Dr Moussa, l’un des membres du bureau politique de l’UDC… Il n’est pas aisé de répondre aux questions posées par les uns et les autres, à cause des dispositions prises par le Président de la République, afin de contenter ceux qui parlent de marginalisation de la minorité anglophone au Cameroun. Plus encore, lorsqu’on se fie aux sources qui affirment qu’en plus des terroristes ambazoniens, se sont ajouté des bandes armées de bandits et de pillards qui dépouillent les populations ainsi que les entreprises. D’après le groupe de réflexion International Crisis Group, la crise sécuritaire dans les régions du Nord Ouest et du Sud Ouest, n’a cessé de prendre de l’ampleur. Cela a causé la fuite de plus de 437.000 personnes selon l’Organisation des Nations Unies.
Nicole Ricci Minyem
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