Depuis un peu plus de cinq ans, elles sont nombreuses, les familles qui ont perdu un être cher, enlevé à l’affection des siens par des individus qui se nourrissent des larmes de terreur, ainsi que par la désolation qu’ ils sèment sur leur chemin
Les témoignages ne laissent personne indifférent. C’est la même histoire qu’ on relate au sein des familles, installées au Nord Cameroun, à l’Est ainsi que dans les deux régions dites anglophones. Des camerounais ont été les cibles des anges de la mort, qui se font appeler boko haram, séléka ou encore ambazoniens. Ces individus ont un seul dénominateur commun: le terrorisme.
L’insécurité présente dans les pays voisins, causée entre autres par la crise apparue après la fuite de François Bozizé du pouvoir à la suite d’un coup d’état, l’entrée en action de l’armée tchadienne, en partenariat avec celles du Cameroun et du Nigeria qui avaient pris la résolution de jumeler leurs efforts afin de mettre fin aux incursions des terroristes ont été le déclenchement de la barbarie qui depuis ce temps, semble avoir fait son nid au Cameroun. Il ne se passait pas un jour, sans qu’on entende parler de raids, d’enlèvement avec demande de rançon, de destruction des biens, d’assassinats…
Les consequences des revendications corporatistes à Bamenda et à Buéa, ont apporté une couche de noirceur sur un tableau pas très reluisant, alors qu’on avait commencé à juguler les poches de la criminalité à l’Est et dans le grand Nord. Et, alors que La guerre asymétrique comme l’a décrite le directeur en charge de la communication au ministère de la défense, le colonel Didier Badjeck semble prendre fin, rien ne laisse présager d’un retour au calme dans les régions du Nord et du Sud Ouest.
La notion de confiance n’est pas assez présente dans la relation armée – population. Cela s’explique par le fait que dans certains villages encore pris en otage, les parents refusent de dénoncer leurs progéniture, qu’ils soient en accord ou non avec les actions menées par ces derniers.
Des populations aux abois:
Pour de nombreuses victimes, physique ou émotionnelle, la seule issue parfois, est la fuite. Un exode que les uns et les autres entament, sans destination précise, en parcourant des dizaines de kilomètres à pieds. Les personnes qui choisissent cette option ne sont pas toujours liées aux assaissins. Lorsqu’elles ont survécu aux attaques, elles n’ont pas d’autres options.
Les scènes violentes auxquelles elles ont été confrontées cheminent à leur côté, à cause des séquelles dont les victimes peinent à se défaire, d’autant plus que les mesures d’accompagnement pour un suivi psychologique n’ont pas toujours donné les résultats escomptés.
L’engagement des Forces de Défense et de Sécurité.
Cela fait cinq ans, voire plus que le Cameroun enterre ses enfants. On ne parle pas ici des personnes enlevées à l’affection des leurs à cause d’une mort naturelle. Non. Ce sont des décès survénus suite aux assassinats. La vue du sang est devenue comme un phénomène naturel, logique. Les images que l’on diffusent dans les réseaux sociaux laissent certains indifférents, ceux qui ont choisi de s’affirmer et de trouver un prétexte à leur existence dans le crime.
Mais, parce que le Cameroun est un État de droit, malgré la magnanimité de son Président de la République, il faut préserver l’intégrité nationale. Le recrutement au sein des forces de défenses et de sécurité s’est accru au fil des années et malgré la peur, de jeunes camerounais ont laissé retentir au fond de leur être, l’hymne de la patrie. Le chômage ambiant ne saurait justifier à lui tout seul, l’enrôlement de ces enfants. L’enthousiasme qu’ils manifestent à servir sous le drapeau est un message fort adressé aux apôtres de la terreur. Ils acceptent de se sacrifier pour qu’aucun bout de la terre camerounaise ne tombe entre les mains des individus dont on ignore même la nationalité.
Face à cette abnégation, ce ne sont plus uniquement les larmes de tristesse, causées par le désarroi qui naissent dans le regard des camerounais. On peut aussi déceler les larmes de reconnaissance, de joie surtout lorsque naît le sourire, sur le visage d’un petit enfant dont la famille a été sauvée par une armée engagée, républicaine et proche de la population.