Les troupes américaines vont assister leurs concitoyens ainsi que les personnels américains résidents en République Démocratique du Congo, afin de les protéger en cas de violences post électoral.
La décision a été prise en début de week – end dernier. Le président américain Donald Trump a déclaré devant le Congrès américain que le premier groupe d'environ 80 soldats se trouve depuis le 2 Janvier au Gabon. Ils ont pour ordre de protéger les citoyens américains et des installations diplomatiques en cas d'éclatement de la violence dans la capitale congolaise, Kinshasa.
Le premier de ces membres du personnel est arrivé au Gabon le 2 janvier 2019, muni du matériel de combat approprié et soutenu par un avion militaire, lit-on dans la lettre de Trump au Congrès. Des forces supplémentaires peuvent être déployées au Gabon, en République démocratique du Congo ou en République du Congo, si cela est nécessaire. Ces personnels déployés vont rester dans la région jusqu'à ce que la situation en matière de sécurité en République démocratique du Congo devienne telle que leur présence ne soit plus nécessaire. Peut – on lire dans le communiqué lu devant les membres du congrès américain.
Il faut préciser que le département d'État américain a en outre appelé la commission électorale, à veiller à ce que les votes soient comptés avec précision. Des menaces de sanctions planent au dessus des têtes de ceux qui sapent le processus ou menacent la paix et la stabilité en RDC. Par ailleurs, Human Rights Watch a également mis en garde contre toute manipulation des résultats.
« L'Union africaine et les autres gouvernements doivent faire comprendre aux dirigeants congolais que toute manipulation des résultats des élections aura de graves conséquences », a déclaré Ida Sawyer, directrice adjointe pour l'Afrique chez HRW.
Y aura-t-il un transfert pacifique du pouvoir en RDC?
Les responsables de Human Rights Watch ont remis sur le devant de la scène, les violences ethniques à grande échelle qui se sont déroulés à Yumbi, dans la province de Mai-Ndombe, dans l'ouest de la RDC, faisant au moins 150 morts. Une région jusqu’à date, connue par son côté pacifique. En rappel, Yumbi fait partie des trois régions où les élections ont été reportées au mois de mars, en plus de Butembo et de Beni, en raison des inquiétudes suscitées par l'épidémie d'Ebola et la violence ethnique
Les observateurs et la communauté internationale ont fait part de leurs préoccupations selon lesquelles un résultat contesté pourrait provoquer des troubles, comme ce fut le cas après les élections de 2006 et de 2011. Un avis que corrobore Al Kitenge, PDG du groupe de travail sur l'innovation basé à Londres, a déclaré qu'il y avait un risque énorme de problèmes dans les prochains jours : « Nous subissons la violence à la campagne depuis 40 ans ... Aujourd'hui, tout le monde est inquiet, car la violence pourrait s'étendre à Kinshasa. Les personnes les plus à risque dans un tel cas sont des civils et nous espérons que tout sera mis en œuvre pour éviter cela… ».
Nicole Ricci Minyem