La nouvelle est tombée vendredi dernier. Le gouvernement du Niger a ordonné l’instauration de l'état d'urgence dans trois départements du sud-ouest, voisins du Burkina et souvent victimes d'attaques meurtrières de groupes terroristes. Il s’agit des départements de Say, de Torodi et de Téra dans la région de Tillabéri", précise le texte lu à la télévision d'Etat.
La liste des attaques de tous ordres menés par les terroristes est très longue :
Mi-novembre, deux gendarmes ont été tués et un autre blessé lors de l'attaque par des djihadistes présumés d'un poste de gendarmerie à Makalondi dans le département de Torodi, à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Niamey.
Un prêtre italien qui vivait depuis onze ans au Niger y avait notamment été enlevé le 17 septembre par des hommes armés venus sur des motos à son domicile dans cette région proche du Burkina Faso.
Fin octobre, l'armée a été massivement déployée dans cette zone pour chasser des djihadistes qui tentaient de s'y implanter.
Les trois départements nigériens où l'état d'urgence a été décrété font l'objet d'attaques organisées, perpétrées par des groupes terroristes, mettant en péril l'ordre public et la sécurité des personnes et des biens, a justifié le gouvernement. Il est nécessaire et urgent de prendre cette mesure pour faire face à la situation.
L'Etat d'urgence va en sus accorder des pouvoirs supplémentaires aux forces de sécurité sur les théâtres des opérations, dont celui d'ordonner des perquisitions à domicile de jour et de nuit, selon les sources sécuritaires.
En 2015, Niamey avait déjà décrété l'Etat d'urgence dans la région de Diffa (sud-est), victime d'incursions meurtrières du groupe islamiste Boko Haram établi dans le nord-est du Nigeria.
Une mesure pareille avait été mise en vigueur en mars 2017, cette fois dans cinq autres départements de Tillabéri, en raison d'incursions meurtrières attribuées à des groupes djihadistes maliens.
Entre février 2016 et juin 2017, 37 attaques terroristes ont été recensées au Niger, selon l’organisme de coordination humanitaire des Nations unies (Ocha-Niger) - Entre juillet 2015 et juillet 2016, 163 autres attaques meurtrières avaient été comptées dans ce pays sahélien.
En plus des groupes affiliés à Al-Qaida au Maghreb islamiques (Aqmi) installés dans le nord du pays, le Niger doit faire face, depuis 2015, aux attaques de Boko Haram dans sa partie sud.
La secte terroriste avait mené des attaques meurtrières à Ngalewa, village situé au sud-est du pays, à un peu plus de 100 km de Diffa. Ce jour-là, le groupe djihadiste avait tué neuf personnes et enlevé 37 femmes et enfants. En contrepartie de ces otages, ce groupe extrémiste islamiste avait exigé la libération de tous membres détenus par les forces de sécurité nigériennes.
Entre 2015 et 2017, 2000 membres présumés de Boko Haram ont été arrêtés par les autorités nigériennes.
Depuis 2014, le Niger, la Mauritanie, le Burkina Faso, le Mali et le Tchad ont créé le G5 Sahel pour lutter contre les groupes djihadistes installés sur la bande sahélo-saharienne.
Nicole Ricci Minyem