Le porte-parole de l’armée camerounaise veut mettre fin aux polémiques continuelles autour des chiffres réels du massacre de Ngarbuh. Il est clair, « l’armée ne fait pas de guerre de chiffre, ni avec un évêque, ni avec la société civile. » Une contre-attaque à l’endroit de ces autres acteurs de la société qui contestent preuve à l’appui, les chiffres annoncés par le gouvernement et son armée.
Le Colonel Cyrille Atonfack va en guerre contre les chiffres et l’acharnement de certains prélats et organisations de la société civile qui affirment mordicus qu’il y a eu plus de 5 morts au cours des attaques de l’armée dans la localité de Ngarbuh, Nord-Ouest Cameroun. La stratégie de défense, la contre-attaque. Le colonel Atonfack rappelle à ces organisations leur inertie ou leur voix inaudible.
Le porte – parole revient sur plusieurs faits. « Quand nous avons perdu 17 militaires, on n’a pas entendu parler d’évêque, on n’a pas entendu parler de société civile. Quand madame Florence Ayafor a été écartelée, violée, tuée, décapitée, on n’a pas entendu qu’il y avait un évêque du côté de Kumbo ou de Bamenda, on n’a pas entendu y avait la société civile. Lorsque 4 policiers ont sauté sur une mine en mission de sécurisation de cette zone-là, on n’a non plus entendu qu’il y avait un évêque ou une société civile. »
Des cas qui ont à leur époque créée de l’émoi au sein de la population camerounaise. Des évocations qui donnent de croire que ces organisations sociales ont des indignations sélectives. Des indignations à géométrie variables.
Une fois ce constat posé, le porte-parole de l’armée remet la balle au centre et pose le problème en d’autres termes. Pour Cyrille Atonfack, « le problème qui se pose aujourd’hui n’est plus celui de la guerre des chiffres, c’est de savoir pour qui roule l’église catholique au Cameroun notamment dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest. Pour qui roule la société civile camerounaise qui est censée défendre les hommes et femmes de ce pays et donc in fine, la nation ? »
Une interrogation aux allures d’accusations à l’endroit de ces autres acteurs qui se donnent beaucoup de mal à démontrer que c’est l’armée qui serait coupable du massacre de près de 22 camerounais dont des femmes et des enfants. Le colonel pose une question, pour qui roule la société civile ? Pour d’autres intérêts, si l’on s’en tient au discours du porte-parole de l’armée.
Stéphane NZESSEU