Le Caporal Chef Bissek, froidement abattu dans sa demeure ce 09 Décembre à Bamenda
Les images sont insoutenables. Son corps est couché sur un brancard, la balle qui lui a ôté la vie a traversé son thorax et sur son dos, l’on peut voir beaucoup de sang.
Il nous est impossible à cette heure de dire avec exactitude qui sont ceux qui, en ce dimanche de décembre, sont venus ôter la vie à ce jeune soldat, membre des forces de défense et de sécurité, mais, tout porte à croire que ce sont les membres de la secte terroriste de l’ambazonie qui ont une fois encore, une fois de plus, une fois de trop, posé cet acte barbare.
Selon les informations que nous avons pu avoir, de quelques proches du défunt, ces criminels se seraient introduits dans la demeure du Caporal Chef et, sans aucune sommation, ils l’ont froidement abattu, avant de saccager les lieux et de prendre ensuite la fuite à bord des véhicules garés un peu plus loin. Des bandits, qui sont résolus à s’en prendre à tous les vaillants fils de ce pays qui ont décidé d’arborer la tenue afin de défendre l’intégrité et l’unité nationale.
Que lui reprochaient ses agresseurs ? Son engagement, la passion avec laquelle il a exercé son métier, sa détermination à défendre jusqu’au sacrifice suprême cette terre qui l’a vu naître et ce pays, qui lui a donné peut être pas totalement ce dont il avait besoin mais, qui lui a apporté beaucoup de joie ? S’agit – il d’un acte isolé, le simple coup du hasard ?
Ses camarades d’armes, n’ont pu nous en dire plus plus, mais, dans le ton de leur voix, il était possible de détecter le désarroi, la colère et sûrement aussi leur détermination à respecter les engagements qu’ils ont pris, afin que la mort de tous leurs camarades, en plus de celui du Caporal Chef Bissek ainsi que des autres victimes ne soit pas vaine.
La chasse à l’homme a été engagée depuis que l’agression a été constatée. Les éléments des forces de défense et de sécurité sont résolus à mettre la main sur les coupables de cet acte inhumain, pour qu’ils répondent de leurs actes devant les juridictions compétentes.
Dans la famille nucléaire du défunt, ce sont des larmes, des cris de détresse, d’incompréhension. Certains se souviennent de la dernière conversation qu’ils ont eu avec le Caporal Chef Bissek, d’autres pensent à tous les projets qu’ils avaient en commun et qui ne pourront
plus jamais se réaliser, d’autres encore, comme pour réfuter cette douloureuse réalité, se souviennent de ses dernières paroles, des actes qu’il avait l’habitude de poser, de l’attitude qu’il adoptait dans telle ou telle autre situation.
Ses parents restent inconsolables, eux qui, à la veille des fêtes de fin d’année, sont durement frappés peut être pas par le destin, mais, plutôt par la volonté des hommes sans foi ni loi qui se sont engagés sur le chemin de la destruction dans tous les sens du terme.
Nicole Ricci Minyem