Ils sont de plus en plus nombreux les groupes de jeunes hommes et femmes qui s’engagent dans le conflit qui sévit en ce moment dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. Ce n’est plus la cause nationaliste qui les anime (si un jour cette cause a jamais été le moteur de cette crise), mais l’appât du gain financier qu’ils tirent de la situation actuelle.
Des images circulent actuellement sur la toile, présentant de jeunes camerounais, dans la vingtaine, se baigner dans d’énormes sommes d’argent. L’un d’eux au téléphone, l’autre ramassant les billets de banque à profusion pour les verser sur la tête d’un autre assis au milieu des coupures de dix milles, deux milles et autres. Comme eux, ils sont plusieurs dans les régions du Nord Ouest et du Sud Ouest à se frotter les mains en ce moment de ce que leur rapporte cette crise au jour le jour. Des centaines de milliers de francs CFA.
La technique est simple. Le groupe se forme. Le chef est très souvent un personnage parmi les plus âgés, ou alors une personne qui a su faire la démonstration de la plus grande cruauté ou encore, celui qui a le plus grand nombre d’écorces et qui se prévaut d’une plus grande puissance mystique susceptible d’assurer protection au reste de la bande. La deuxième étape consiste à se fixer une base. Ici les stratégies peuvent varier. Quand il s’agit d’une bande très organisée, elle se choisi un site au milieu de la brousse, dans les grands espaces dont regorge les plaine et collines du Nord Ouest. Par des moyens complexes, ils réussissent à se procurer des armes de fabrication locale dans un premier temps, pour par la suite (quand ils grandissent en moyen) s’acheter les armes auprès des commerçants d’armes qui circulent dans la région et du fait de ramifications internationales alimentent le marché du grand banditisme dans la contrée. Une fois, la base implantée, ils pensent les premiers kidnappings. Et très souvent ça commence par les privés qui ont quelques ressources financières. Par la suite, ils kidnappent des personnalités. Et le graal c’est bien sûr lorsqu’ils parviennent à mettre la main sur un soldat ou une autorité dans la région.
La rançon est toujours à la tête et à la valeur de la personne kidnappée. Quand il s’agit de soldats, d’une autorité ou d’un étranger, les enchères flambent. Certes il y a énormément d’opération commando de sauvetage, mais très souvent pour ne pas risquer la vie des leurs, certains préfèrent payer. Et plus le groupe est violent, plus il se « fait respecter ». C’est ainsi que les jeunes gens saisissent l’occasion d’une crise nationaliste pour se frotter les mains. Et la crise perdure.
Stéphane NZESSEU