Cette décision a été prise à l’issue de l’enquête mené afin de faire la lumière suite à l’assassinat de Norbert Zongo vingt ans après les faits.
Pourtant, le frère cadet de Blaise Compaoré estime qu’il ne devrait pas être extradé de sitôt, car sa défense dispose encore de plusieurs procédures judiciaires pour contester cette décision.
Timing symbolique pour une décision historique. Quelques jours avant la vingtième commémoration de l’assassinat de Norbert Zogo ainsi quede ses trois camarades, la chambre d’instruction de la Cour d’appel de Paris a rendu un avis favorable à la demande faite par l’Etat du Burkina Faso.
Le petit frère de l’ancien président Blaise Compaoré est sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis par son pays. Il y est attendu afin de donner sa version des faits dans le cadre de l’accusation porté contre lui pour incitation à assassinat du journaliste d’investigation Norbert Zongo et de ses trois compagnons, le 13 décembre 1998. François Compaoré, interpellé fin octobre 2017 à l’aéroport Paris-Charles de Gaulle, ville dans laquelle il réside avec sa famille. C’est depuis ce moment qu’il a été placé sous contrôle judiciaire en France.
Lors d’une précédente audience, l’avocat général avait émis un avis favorable à cette extradition. Au cours de son plaidoyer, il avait soutenu devant les juges que : « Nous avons obtenu les réponses que vous avez demandées. C’est à vous de les examiner maintenant … Ce n’est pas à vous de décider s’il est coupable. La question qui se pose est la suivante : est-ce qu’il y a des éléments précis de son implication » ?
Il avait par ailleurs balayé du revers de la main, les inquiétudes de la défense sur les conditions dans les prisons de François Compaoré et de ses Co détenus et ils’était permis de faire de l’ironie : « N’est-ce pas ironique de vous en préoccuper aujourd’hui ? Qu’avez-vous fait lorsque vous étiez au pouvoir pour améliorer les conditions carcérales… » ? Pour lui, les conditions de détentions sont fonction du niveau de vie dans le pays et dans le cas où il serait condamné, le Burkina s’est engagé à le placer dans une aile moins surchargée et accessible à la communauté internationale pour tout contrôle
Des recours possibles
En France depuis la chute du régime de Blaise Compaoré en 2014 le « petit président » comme il aimait se faire appeler, ne devrait pourtant pas être extradé dans les semaines, ni même les mois à venir. Sa défense peut encore formuler plusieurs recours judiciaires pour contester cette décision, à commencer par un pourvoi en cassation.
Les magistrats burkinabé en charge de l’enquête sur l’assassinat de Norbert Zongo et de ses compagnons souhaitent entendre François Compaoré sur cette affaire, dans laquelle il est considéré comme le principal suspect. Visé par un mandat d’arrêt international émis par le Burkina Faso, les membres des familles des victimes attendent avec impatience le moment où ils seront en face d’eux. Et, sans faire intervenir le politique, ils aspirent à ce que justice soit rendue.
Nicole Ricci Minyem