Le prêtre jésuite Ludovic Lado affirme qu’il laisse tout le mois de novembre 2020 aux parties prenantes de la crise anglophone, pour remédier à la situation qui prévaut dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Le père Ludovic Lado ne met pas fin à son pèlerinage. Dans une tribune qu’il a rendue publique, il affirme qu’il le suspend tout simplement. Les raisons de cette suspension sont déjà l’interruption de sa marche par la police au niveau d’Edéa le 13 octobre 2020. Et plus important encore, le désir de donner du temps aux parties prenantes de la crise anglophone pour qu’elles trouvent des solutions devant ramener la paix au Nord-Ouest et au Sud-Ouest.
Retrouvez ci-dessous la tribune du père Ludovic Lado
PELERINAGE DE LA FRATERNITE ET DE LA REPARATION :
C’EST QUOI LA SUITE ?
Chers compatriotes, amis de la fraternité et de la paix,
Comme vous le savez, la police d’Edéa, sur hautes instructions, a violé mes droits civiques et politiques le 13 octobre dernier en me reconduisant manu militari à Douala alors que j’étais au deuxième jour d’un pèlerinage que j’avais engagé pour prier et faire pénitence pour la paix, le dialogue et la réconciliation au Cameroun, particulièrement dans le NOSO. C’est quoi la suite ? J’interromps mon pèlerinage sur Yaoundé et donne de nouveau aux belligérants et à mon Eglise jusqu’à fin novembre pour s’impliquer activement dans la recherche d’une solution négociée à la crise anglophone qui blesse la dignité humaine. Si rien n’est fait à cette date, je reprendrai en décembre mon bâton de pèlerin, cette fois-ci, de Douala à Kumba. Je passerai Noël à Kumba, vivant ou mort. Je lance une vibrante invitation à mes confrères prêtres de se joindre à moi en soutane noire pour cette étape. Je supplie leurs hiérarchies respectives de ne pas s’y opposer. La peur est un mauvais guide. Un disciple du Christ ne se laisse pas guider par la peur mais par la compassion. Je dois bien vivre ma devise d’ordination sacerdotale qui était : « Pourquoi avoir peur, n’avez-vous pas la foi ?» (Mc 4, 40). En effet, « Il n’y a pas de crainte dans l’amour, l’amour parfait bannit la crainte » (1 Jn 4, 18). Je vous remercie de vos multiples prières et de votre soutien. Que Dieu vous bénisse abondamment et fasse de chacun de nous un ami et artisan de la justice, de la paix, de la réconciliation et de la fraternité au Cameroun. «Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. (…) Heureux les persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est eux » (Mt 5, 9-10). Entretemps, je regagne Ndjamena pour m’occuper de mes étudiants, en espérant vivement que je n’aurai pas besoin de revenir en décembre parce que les négociations de paix auront démarré. A nous revoir !
Liliane N.
Très fraternellement