Le président du syndicat des footballeurs du Cameroun vient de déposer une plainte contre le comité de normalisation devant le tribunal de première instance de Yaoundé. Une situation qui bloque le processus électoral sensé démarré ce 14 novembre sur l'ensemble du territoire national par les élections départementales.
Finalement les comités de normalisations se suivent et se ressemblent au Cameroun. On est reparti pour une autre série de joutes électorales autour de l'élection du président de la fédération camerounaise de football. Le fait est que le président du syndicat national des footballeurs camerounais (Synafoc), Geremi Sorel Njitap, a demandé au tribunal d'obliger le comité de normalisation à statuer sur toutes les requêtes déposées par l'ACFAC (Association des Clubs de Football Amateur du Cameroun) devant les instances de la fédération. L'objectif étant de reporter la date de démarrage effectif des élections.
Que reproche l'ACFAC au Comité de normalisation ?
D'abord la mauvaise tenue de l'Assemblée générale du 10 octobre dernier. Selon les présidents de clubs, l'adoption des textes et du code électoral de la Fecafoot s'était déroulé dans un océan de corruption et de violation des droits de plusieurs membres de l'Assemblée. Des présidents de clubs, membres de l'Acfac au cours d'une conférence de presse au lendemain de cette Assemblée générale, ont fait savoir que leurs voix n'a pas été compté. Illegitimant de fait les résultats et les résolutions de l'Assemblée générale.
Aussi, les clubs protestent contre le retard de la publication des statuts et du code électoral par la Fecafoot. En effet, dans un exploit d'huissier, le président de l'Acfac, Henri Claude Ongolo fait constater que c'est le 7 novembre à 19h que les textes ont été publiés sur le site internet de la fédération. Une publication faite plus de 22 jours après la tenue de l'Assemblée, et quatre jours seulement avant le début des élections au niveau départemental. Toutes choses qui sont de nature à défavoriser les autres candidats aux différentes élections.
Par ailleurs, l'Acfac dénonce les manœuvres au sein des ligues départementales. Selon les courriers successifs envoyés au comité de normalisation par Henri Claude Ongolo, il existe dans plusieurs départements des régions du Sud, de l'Est et de l'Ouest, de nombreux clubs fictifs créés exprès pour servir les intérêts des candidats qui seront soutenus par certains membres du comité de normalisation. Des indiscrétions parlent de plus de 150 clubs fictifs créés pour les besoins de la cause. Ce qui installe un climat délétère dans le processus électoral en cours.
À ce sujet, le président de l'étoile sportive de Garoua, Abdouraman Amadou Babba donne l'exemple du club Touboro FC dans le Mayo Rey dont le nom a été soustrait du collège électoral pour le seul fait que le président de ce club a osé se présenter comme challenger du protégé de la normalisation Aboubacar Alim KONATÉ. Des cas similaires sont légions dans plusieurs circonscriptions électorales.
Rappelons que la bataille c'est la présidence de la fédération. Alors que les candidatures ne sont pas encore officielles, on annonce Geremi Njitap comme candidat. De même que Michel Kaham qui serait l'alternative à Gilbert Kadji dont la candidature serait soutenue par le président du comité de normalisation, sur qui plane l'ombre de Samuel Eto'o fils. Dieudonné Happi réussira-t-il à terminer ces élections avant la fin du mandat en cours ? Mandat qui devra prendre fin le 16 décembre 2018. Ou alors on aura une fois de plus recours à une autre prorogation de la normalisation ?
Stéphane Nzesseu