Au terme des deux premières sorties des lions indomptables au cours de cette compétition, les poulains de Clarence Seedorf mettent tous les camerounais d’accord.
Ce n’était pas du tout donné. Les lions avaient mauvaise presse auprès de son public depuis bien des années aujourd’hui. Les brouilles entre le peuple et son équipe nationale pourrait remonter à 2010, avec la coupe du monde Sud-Africaine et la Can en Angola où les coéquipiers de Samuel Eto’o Fils avaient fait une très mauvaise prestation. Avec des bruits de couloirs et des guéguerres entre les joueurs allant jusqu’à des accrochages en mondovision entre les cadres de cette équipe. La saga de désamour va se poursuivre en 2014. Cette année-là, en route pour la Coupe du Monde de football, les lions ont frappé fort : en plus de réclamer les primes comme à l’habitude, ils ont eu l’outrecuidance de refuser de prendre le drapeau de la république d’entre les mains du Premier Ministre d’alors, Philemon Yang. Une scène des plus humiliantes pour les institutions de la république. Et c’est le coach allemand qui délivrera le Premier Ministre de ce haut symbole de l’Etat. Le pire ce sont les prestations de ces footballeurs au cours des compétitions étaient déplorables. Les résultats étaient piteux.
Au point où même en 2017, lorsque les lions indomptables prennent la route du Gabon pour la Coupe d’Afrique des Nations, le désamour était tellement profond que la victoire au jour de la finale était une surprise pour plusieurs camerounais qui ne s’attendaient plus à rien de la part des lions. Le divorce semblait être consommé, le vin était tiré.
Lorsqu’on a vu les péripéties autour des questions des primes, les grèves et les conciliabules d’avant le départ pour l’Egypte, plusieurs compatriotes voyaient déjà les vieux démons revenir hanter la tanière des lions indomptables.
Seulement, au regard des deux dernières prestations des lions, tous les camerounais sont unanimes. Il y a un bon fond de jeu, il y a une réelle volonté de gagner, on voit progressivement renaître cet esprit « lions » (le Hèmlè) qui avait depuis longtemps disparu du cœur de cet équipe. Ils étaient nombreux à Yaoundé à avoir cessé leurs activités, des bensikineurs sur leurs motos arrêtés devant un écran de télé, des taximen qui ont laissé leurs véhicules pour vivre la rencontre entre lions indomptables et black stars du Ghana. Il a juste manqué la victoire samedi pour à nouveau sceller le remariage entre l’équipe nationale de football et le peuple camerounais.
Allez les lions !
Stéphane NZESSEU