Le ministre marocain de la Jeunesse et des Sports, Rachid Talbi Alami, a indiqué ce mercredi à la chaîne Arryadia que le Maroc ne déposera pas sa candidature à l’organisation de la CAN 2019. Comme le souligne ce même média, le président de la CAF, Ahmad Ahmad, «comptait sur la disponibilité du royaume pour remplacer le Cameroun».
«La plupart des nations africaines sont presque certaines que le Maroc organisera la prochaine Coupe d’Afrique. C’est compréhensible à vrai dire vu les progrès du royaume et sa participation au développement du football africain», avait-il déclaré dans une interview accordée à beIN Sports.
Après ce désistement, la Confédération africaine de football a désormais 48h pour trouver un pays d’accueil pour la CAN 2019. Ce pays devra avoir les infrastructures nécessaires et adéquates pour accueillir les six groupes. Auparavant, la CAF avait pris la décision de retirer l’organisation de la CAN 2019 au Cameroun qui a accepté d’organiser l’événement en 2021.
«Il y a eu une préparation de cette prise de décision», a affirmé le malgache. «Je sais que ma présence au Cameroun, avant les élections présidentielles, a intrigué beaucoup de personnes. Mais il faut faire comprendre aux gens qu’il y a une distinction à faire entre la personne, Ahmad, et le président de la CAF. Je dois diriger une institution sans tenir compte de ma personnalité. Je représente 54 pays africains et pas seulement Madagascar. Tout ça m’oblige évidemment à prendre beaucoup plus de précautions», a indiqué le président de la CAF sur RFI lundi.
L’annonce de l’octroi de la CAN 2021 au Cameroun a créé un tollé général en Côte d’Ivoire, notamment chez les dirigeants sportifs. Ces derniers estiment qu’ils n’ont pas été consultés et qu’ils seront prêts en 2021. Ce que ne partage pas Ahmad qui se dit étonné.
«Ne pas remercier la Confédération africaine de football (CAF) d’avoir donné du temps. Surtout venant de la part des techniciens. Si ça avait été le chef de l’Etat, j’aurais pu facilement comprendre. Car, en politique, on n’est pas forcé de connaître et de comprendre les arcanes de l’organisation d’une grande compétition. Ça démontre peut-être l’insuffisance des responsables qui, au lieu de convaincre leurs chefs que cette décision [accueillir la CAN deux ans plus tard, Ndlr] est une bonne chose, font de la politique politicienne afin de créer des polémiques.
Comment voulez-vous construire cinq stades [en Côte d'Ivoire pour la CAN 2021, Ndlr] en deux ans ? Il y a certaines villes censées abriter la CAN où il n’y a rien, pas d’hôtels notamment. Ces gens font croire à leurs chefs qu’un village comme celui qui a accueilli les athlètes des Jeux de la Francophonie peut être utilisé avec la CAF. Non, car le football, c’est autre chose», explique le président de la CAF.
L’article 92 du règlement de la CAN prévoit dans un cas de retrait comme celui-ci [celui du Cameroun, Ndlr] une amende et une suspension pour deux éditions. Mais, ce règlement sera contourné. «On ne peut pas appliquer bêtement les règlements, même pour le cas du Cameroun. Faire ce glissement d’une édition à l’autre est une faute de la CAF. C’est une entorse aux règlements. Mais nous ne pouvons pas faire autrement. On est dans une phase très compliquée», explique Ahmad.
Otric N.