L’annonce a été faite il y a quelques jours par note d’information signée du responsable national presse, Martin Mpilla, à l’intention de tous les diffuseurs avec kiosques Messapresse.
Ce retour du distributeur historique de la presse nationale et étrangère au Cameroun est annoncée pour imminente, à savoir dès mi-septembre 2019. La note d’information qui annonce ce retour tonitruant est assez explicite : « en filigrane, nous vous faisons savoir que Messapresse reprend avec la presse locale dès mi-septembre, une réunion de recadrage et de lancement sera convoquée ».
« Délaissée par Messapresse en 2015 pour méventes et défaut de rentabilité, la presse locale n’est pour autant pas sortie de ses difficultés s’agissant des chiffres de vente. Avec les taux de vente qui oscillent entre 1 et 10 %, la situation est tout simplement catastrophique », commentent nos confrères de Eco Matin.
A se demander ce qui aiguise à nouveau les appétits de Messapresse pour une presse locale qui agonise littéralement. L'espoir viendra peut-être des contacts annoncés entre le repreneur et les pouvoirs publics, notamment le ministère de la Communication.
Pour marquer sa détermination à reprendre en main la distribution delà presse locale, Messapresse annonce dans la foulée un « programme de rafraîchissement des kiosques aux couleurs vertes ». Il est question pour la direction générale de reprendre le contrôle de son patrimoine immobilier, c’est-à-dire les kiosques à journaux.
Fini le laisser-aller dans ces points de vente transformés en alimentations où les tenanciers se livrent à l’activité de commerce général : impressions sur ordinateurs, service de photocopie, accessoires de papeterie, articles de prêt à porter, vente des jus et de l’eau avec installation de réfrigérateurs, vente de friandises.
Des espaces qui devraient être uniquement affectés à la vente de la presse et des livres, mais qui se transforment, le temps d’une nuit, en entrepôts pour des commerçants qui n’en demandent pas tant. Il n’en faut pas plus pour que Messapresse menace, via la même note d’information, de « jouer au gendarme afin que soit respecté l’objet principal de son accord avec l’administration ».
Et Messapresse de réitérer qu’il se doit de respecter les clauses contractuelles qui le lient aux communautés urbaines, tout en rappelant que l’objet qui sous-tend la relation commerciale avec les kiosquiers doit demeurer la vente exclusive de la presse, livres et accessoires de lecture. L’entreprise rappelle aux kiosquiers que lui et ses partenaires du réseau de distribution publique se doivent d’assainir le secteur d’activité avant la répression annoncée par la communauté urbaine qui peut aller jusqu’à la destruction des marchandises saisies dans les kiosques.
Otric N.