Facebook annonce avoir démantelé une opération de désinformation russe en Afrique. Toutes ces informations étaient à destination de certains pays africains : la Centrafrique, la Côte d’Ivoire, la République démocratique du Congo et le Cameroun.
C’est une opération de désinformation d’ampleur menée à partir de la Russie et dans plusieurs pays d’Afrique que le premier réseau social au monde annonce avoir démantelée, mercredi 30 octobre. En effet, les comptes, pages et groupes concernés, présents sur Facebook mais aussi sur Instagram, étaient liés « à des entités associées » à un proche de Vladimir Poutine, Evgueni Prighozine, déjà accusé d’avoir animé la campagne anti-Clinton et pro-Trump aux Etats-Unis en 2016 depuis l’Internet Research Agency, basée à Saint-Pétersbourg.
Selon Facebook, outre la Côte d’Ivoire et la République démocratique du Congo, Madagascar, le Mozambique, la République centrafricaine, le Cameroun, le Soudan et la Libye étaient également visés. Au total, le groupe a éliminé 35 comptes sur son réseau, 53 pages, sept groupes et cinq comptes Instagram. Les responsables de la manipulation ont utilisé une combinaison de faux comptes et de comptes authentiques appartenant à des habitants de Madagascar et du Mozambique. Quelques 475 000 utilisateurs suivaient les comptes incriminés. Apprend-on.
Les contenus
Les contenus se concentraient sur des informations internationales et locales, y compris des thèmes comme la politique de Moscou sur le continent africain, mais aussi les élections à Madagascar et au Mozambique, ou encore des critiques de la politique des Etats-Unis et de la France dans la région, a précisé Facebook.
En Centrafrique, un réseau de pages Facebook opérées de Madagascar saluait la présence russe dans le pays que ce soit en termes d’aide militaire ou d’événements culturels, sur un ton laissant entendre que cette présence était soutenue par une large partie de la population locale.
En Libye, le soutien allait à deux personnalités : le maréchal Khalifa Haftar et l’un des fils de Mouammar Kadhafi.
À Madagascar, les pages Facebook ont été créées depuis 2018, mais sont devenues actives seulement après l’entrée en fonction du nouveau président Andry Rajoelina en février 2019 pour apporter leur soutien au gouvernement. Un soutien au pouvoir en place que l’on retrouve au Soudan.
Au Mozambique, l’opération colle aussi au calendrier électoral et critique l’opposition alors qu’en RDC, le ton des publications n’était pas clairement aligné avec la stratégie publique de Moscou, note le centre de Stanford.
Les opérateurs ont dépensé 77 000 dollars en publicités sur Facebook (payées en dollar), entre avril 2018 et octobre 2019. Précise encore Facebook
Notons que, l’annonce de la suppression de ces comptes liés au pouvoir de Moscou vient quelques jours seulement après un sommet Russie-Afrique organisé à Sotchi, qui a confirmé les ambitions grandissantes de Vladimir Poutine dans un continent où Chinois et Occidentaux courtisent les dirigeants de longue date.
Danielle Ngono Efondo