Certes, des embellies ont été observées pendant plusieurs années dans le secteur de la téléphonie mobile au Cameroun, mais, si l’on remonte le temps, il est clairement constaté que depuis quatre ans, ce domaine n’est pas des plus reluisants. Il y a peu, l’association des opérateurs a vu le jour, elle devrait bientôt se prononcer de manière officielle sur la question, apprend-on des sources crédibles.
L’observation minutieuse de l’évolution du secteur de la téléphonie mobile au Cameroun, amène à formuler et à étayer la thèse du déclin du marché dans le pays. Selon les informations mises à notre disposition par une source proche du dossier, au cours des quatre dernières années, les trois opérateurs en activité sur le territoire camerounais à savoir : MTN, Orange, et Nexttel, ont de manière globale connu une perte de 4% de leur chiffre d’affaires.
Cette même source fait révéler que, pour la seule année 2018, ces entreprises de la téléphonie mobile implantées au Cameroun ont enregistré une perte globale de l’ordre de 96 milliards de FCFA. Cette morosité affichée dans le secteur démontre à suffisance qu’une entreprise comme Orange Cameroun n’a pas distribué des dividendes à ses actionnaires, il y a quatre ans.
Les facteurs probables
L’accumulation des pertes, est consécutive à une augmentation des coûts de production, à une pression fiscale qualifiée sous le vocable « infernale », sans oublier des nombreuses pénalités appliquées durant ces dernières années aux entreprises du secteur par l’Agence de Régulation des Télécommunications(ART). Il faut également aller voir les facteurs des pertes dans le fait que ces trois dernières années, la crise sociopolitique secoue les deux régions anglophones du pays.
Au même titre que les entreprises agro-industrielles, les opérateurs de la téléphonie mobile sont présents et s’activent dans cette partie du Cameroun. Et, c’est le cas de MTN, le leader du marché camerounais qui fait face à une grosse perturbation de ses activités, due en grande partie à la destruction de ses équipements et à la difficulté de les dépanner à cause de l’insécurité ambiante.
La bataille que se livrent depuis plusieurs mois les actionnaires de Nexttel (troisième opérateur du pays), pour le contrôle de l’entreprise, expliquerait aussi en partie le malaise que traverse le secteur de la téléphonie mobile au Cameroun, selon certains observateurs. Cette filiale africaine la plus rentable du groupe vietnamien Viettel Global dès 2016, soit deux années seulement après le lancement de ses activités, Nexttel (5 millions d’abonnés, officiellement), connaît un déclin de ses performances.
Innocent D H