On ne le dira jamais assez, Hambak était un homme généreux. Une générosité qui allait au-delà des frontières de sa Côte d’Ivoire. Ils sont nombreux les jeunes camerounais qui ont bénéficié de sa main généreuse. C’est le cas de cette jeune camerounaise dont le témoignage est émouvant.
« Je suis une fille camer qui vit en France, j'ai eu a rencontré le défunt Mr Ahmed Bakayoko lors d'une de ses visites en France, à l'époque j'étais étudiante et travaillais dans un restau. Il est venu là-bas avec 3 autres personnes pour déjeuner.
J'étais leur serveuse, à la fin de leur repas, il m'a demandé d'où j'étais, j'ai dit camerounaise, et j'ai dit de votre accent je devine que vous êtes ivoiriens, ils ont ri et Mr Ahmed a dit "non, nous sommes camer, c'est commeng, c'est commeng" (le "commeng " c'était sa manière à lui d'imiter l'accent camer).
Puis on a tous éclaté de rire, il m'a demandé ce que je faisais, j'ai dit que j'étais étudiante; au moment de partir, j'étais dans la cuisine, il a exigé qu'on m'appelle, puis il m'a dit : "c'est commeng, nous on s'en va, bonne chance pour tes études, courage" et il m'a remis une enveloppe en disant: "c'est un petit truc pour t'encourager, ça fait plaisir de voir des jeunes africains battants comme toi, surtout fini tes études, car beaucoup commencent et ne finissent jamais". J'étais surprise, choquée, surtout qu'à cette période c'était vraiment dur pour moi, je galérais sérieusement, j'ai dit merci, puis j'ai demandé son nom, il m'a dit "moi c'est Hamed Bakayoko". Je n'avais jamais entendu parler de lui, Ils sont partis...
Je suis allée aux toilettes, j'ai ouvert l'enveloppe et il y avait plusieurs billets de 200 euros à l'intérieur, j'étais choquée. J'ai compté en tremblant, au total il y avait 5000 euros (cinq mille euros soit 3 millions 250 mille FCFA) dans l'enveloppe... Je suis ressortie en flèche espérant les rattraper pour dire de nouveau merci, mais ils étaient déjà partis, je ne l'ai plus jamais revu. C'est une fois à la maison que j'ai fait une recherche de son nom sur Google et j'ai su qu'il était une personnalité importante en Côte d'Ivoire. Cet argent à littéralement changé ma vie d'étudiante, j'ai pu finir mes études plus rapidement et j'ai aussi aidé quelques personnes. »
L’homme d’Etat ivoirien a été inhumé ce samedi 20 mars dans son village natal, Séguéla, situé dans le nord de la Côte d’Ivoire.
Stéphane NZESSEU