Les transporteurs par taxis de la capitale économique du Cameroun ont décidé unilatéralement d’augmenter 50 fcfa sur le coût du transport. Une situation que certains passagers comprennent même s’ils ne sont pas prêts à supporter cette situation pour longtemps.
Ils n’ont pas eu besoin d’attendre les différents mots d’ordre de grève lancés par les syndicats des transporteurs. Une fois que le ministre des transports a décidé de restreindre le nombre des passagers dans les taxis, ceux-ci ont pris sur eux la responsabilité de trouver rapidement une solution palliative à cette situation en augmentant unilatéralement le prix des transports urbains.
Carrefour Deido à Douala, à la gare routière de la ligne de Bonabéri, les transporteurs respectent méticuleusement les mesures du gouvernement en ne prenant à bord de leur véhicule que deux passagers sur la banquette arrière et un passager à l’avant plus le chauffeur. Seulement les passagers doivent débourser 50 fcfa de plus.
Pour Joseph un passager confortablement assis à l’arrière d’un taxi, « c’est notre manière à nous de participer à cette charge supplémentaire posée sur les taximen. Ce n’est pas facile pour tout le monde, mais on va faire avec. ».
Pour un autre passager, cette situation est peut-être l’occasion pour les citoyens de mettre en œuvre une autre solution pour les transports urbains dans nos villes. Car pour une fois, il est possible de prendre le taxi sans être serré. Et c’est davantage confortable. Et d’un point de vue de la prévention de la maladie coronavirus, c’est une bonne solution qui permet une certaine distanciation entre les personnes.
De leur côté, les conducteurs sont aux abois. Difficile de tenir le coup pour longtemps. Un chauffeur de taxi nous explique qu’avant la survenue des mesures du ministère des transports, pour un tour de voyage, il gagnait 1.000 fcfa à raison de 250 fcfa pour 4 passagers. Et parfois 1250 fcfa quand il y avait affluence et donc surcharge. Pour quitter la gare routière, il payait le chargement à 100 f. Ce qui faisait qu’au bout d’une journée il pouvait selon les jours rentrer avec une recette de 10.000 fcfa.
Or aujourd’hui, un voyage rapporte 750 fcfa et avec l’augmentation de 50 fcfa, ça fait 900 fcfa le voyage. Désormais il paye le chargement à 50 fcfa. Ce qui lui fait un revenu net de 850 fcfa par voyage. Or il faut rappeler qu’il n’y a presque personne dehors. Du fait des mesures de confinement et de la psychose liée à la virulence du coronavirus. Ce qui fait qu’en fin de journée, il peut renter avec 4.000 fcfa à 5.000 fcfa. Une perte énorme.
Pire encore, il va falloir dans quelques jours payer les assurances et les autres papiers du véhicule. Une situation très compliquée pour les transporteurs. Ils ont beaucoup de doléances à l’endroit du gouvernement.
Mesures de lutte contre le Coronavirus : Les barmen interpellent le gouvernement
Stéphane NZESSEU